
Lundi 28 juillet 2025
Marie, un pont entre la terre et le Ciel
28 juillet – Russie, Smolensk : Icône de la Pure Porteuse de Dieu (Hodigitria)
Lors de sa toute première bénédiction publique, le pape Léon XIV a conclu par un Je vous salue Marie, en invoquant la fête de Notre-Dame de Pompéi. En déplacement officiel, il a choisi de visiter le sanctuaire marial de Notre-Dame du Bon Conseil dans le village médiéval de Genazzano, avant de s’arrêter pour prier sur la tombe du pape François, à la basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome.
Ces gestes ne sont que quelques exemples d’une dévotion mariale qui imprègne la foi catholique à tous les niveaux. Du souverain pontife aux croyants les plus ordinaires, Marie, mère de Jésus, tient une place centrale dans la piété populaire. Et même au-delà des pratiquants, l’expression « lancer un Hail Mary » résonne culturellement, bien au-delà des églises. Marie, une seule femme, des centaines de titres : selon l’Évangile, elle est la mère du Christ, et donc, dans la foi chrétienne, celle qui a donné chair à Dieu incarné. Le plus ancien de ses titres — Mère de Dieu (Theotokos) — fut proclamé après de longs débats théologiques aux premiers siècles du christianisme. La basilique Sainte-Marie-Majeure, bâtie au Ve siècle sur une colline romaine, est le plus ancien sanctuaire dédié à ce titre.
Les titres de Marie se regroupent en trois grandes catégories : les dogmes (comme l’Assomption, célébrée le 15 août), les apparitions (comme à Lourdes, Fátima ou Guadalupe), et les fonctions que lui attribuent les fidèles — de conseillère à protectrice, en passant par Étoile de la mer, priée par les marins. « C’est comme s’il existait une Marie pour chaque besoin », explique Kayla Harris, directrice de la bibliothèque mariale de l’université de Dayton, dans l’Ohio.
Les représentations de la Vierge varient largement selon les cultures : elle peut être noire, enceinte, ou encore âgée. Dans l’art, elle est souvent représentée avec l’Enfant Jésus, comme dans l’icône de Genazzano, où le Christ enlace le cou de sa mère — une posture qui invite le regard vers lui plutôt que vers elle. Car, rappelle le Catéchisme de l’Église catholique, Marie est vénérée, mais non adorée, l’adoration seule étant due à Dieu. Dans les larmes et les espoirs, la prière à Marie reste, pour beaucoup, un pont entre la terre et le ciel.