Se confesser : une fête ?

L'extrait de ce jour fait partie de la seconde période de la vie de Thérèse, celle qu'elle qualifie de la plus douloureuse des trois périodes qu'elle distingue dans son autobiographie. Elle dure une dizaine d'années, de la mort de sa mère (elle a 4 ans et demi) à ses quatorze ans. Elle vit désormais à Lisieux. Thérèse raconte ici sa première confession à laquelle elle s'est bien préparée avec l'aide de sa sœur Pauline qui lui a expliqué que ce n'était pas à un homme, mais au Bon Dieu qu'elle allait dire ses péchés. Dans le confessionnal, elle était si petite que le prêtre lui demanda de rester debout pour qu'il la voie pendant sa confession.

« … je fis ma confession comme une grande fille et je reçus sa bénédiction avec une grande dévotion, car vous m'aviez dit qu'à ce moment les larmes du petit Jésus allaient purifier mon âme. Je me souviens que la première exhortation qui me fut adressée m’invita surtout à la dévotion envers la Sainte Vierge et je me promis de redoubler de tendresse pour elle. En sortant du confessionnal j’étais si légère que jamais je n’avais senti autant de joie dans mon âme. Depuis je retournai me confesser à toutes les grandes fêtes et c’était une vraie fête pour moi à chaque fois que j’y allais. »

En sortant heureuse et légère du confessionnal, Thérèse fait une expérience assez banale, ordinaire que bien des pécheurs font également. Le fidèle pratiquant sait que recevoir le pardon de Dieu donne une joie intérieure, qui s'extériorise ou pas selon les personnalités et les circonstances, une joie qui est toujours le produit de la rencontre avec le Dieu d'amour et de vérité, et de l'exercice de sa Miséricorde.

Se confesser n'est pas toujours facile, le pécheur sait qu'il doit surmonter son amour propre et entrer dans un esprit d'humilité. Il doit aussi croire qu'au terme de sa confession, il obtiendra miséricorde. Alors, imitons Thérèse, considérons ce moment comme une fête et choisissons de recevoir davantage la Miséricorde divine. n'ayons plus peur !