Regard d'amour

Thérèse écrit à sa sœur Céline à l'occasion de son anniversaire. Les souffrances dont elle parle sont dues à la maladie de leur père. Elle compare cette épreuve avec la mort de leur mère quand Thérèse avait 4 ans.

« Ah ! Céline !... Il y a trois ans nos âmes n'avaient pas encore été brisées, le bonheur était encore possible pour nous sur la terre, mais Jésus nous a envoyé un regard d'amour, un regard voilé de larmes, et ce regard est devenu pour nous un océan de souffrance, mais aussi un océan de grâces et d'amour. Il nous a pris celui que nous aimions avec tant de tendresse, d'une façon plus douloureuse encore qu'il ne nous avait enlevé notre mère chérie au printemps de notre vie, mais n'est-ce pas afin que nous puissions dire véritablement : « Notre Père qui êtes dans les Cieux. » Oh ! qu'elle est consolante cette parole, quel horizon infini elle ouvre à nos yeux… Céline, la terre étrangère n'a pour nous que des plantes sauvages et des épines, mais n'est-ce pas la part qu'elle a donnée à notre divin époux, oh ! qu'elle est belle aussi pour nous, cette part qui est la nôtre, et qui nous dira ce que l'éternité nous réserve ? »

Thérèse accueille le regard de Jésus par rapport aux souffrances qu'elle vit avec ces sœurs. La prière du Notre Père ouvre son regard sur l'océan de grâce et d'amour. Thérèse arrive, en contemplant Jésus dans sa passion, à se réjouir de cette part de souffrance qui l'unit à lui dans l'amour.

Je peux voir, dans les souffrances de ma vie, le regard voilé de Jésus qui me rejoint et me donne de dire à Dieu : Notre Père…