
Les nœuds et les grâces dans la vie de sainte Thérèse de Lisieux
La courte vie de sainte Thérèse de Lisieux, que nous fêtons le 1er octobre, a été jalonnée de très nombreuses épreuves. Celles-ci ont été la source d’un véritable itinéraire spirituel, qui lui a permis de passer de l’angoisse d’abandon et de la souffrance physique à l’abandon dans la confiance.
Sainte Thérèse de Lisieux a connu et mangé, selon son expression, « le pain de la douleur » depuis son plus jeune âge. Ces épreuves ont été d’ordre psychologique, avec l’angoisse de l’abandon liée au traumatisme du décès de sa mère, physique, avec la tuberculose, et spirituel, avec, notamment, la nuit de la foi qu’elle a traversée.
Les chocs psychologiques liés à l’enfance de Thérèse
Née le 2 janvier 1873, la petite Thérèse Martin va être placée en nourrice à l’âge de deux mois, et ce pendant 13 mois, la maman ne pouvant plus nourrir sa fille. Ce premier traumatisme d’abandon a été réactivé par la mort de Madame Martin, survenue le 28 août 1877 à Alençon, alors que la petite Thérèse n’avait que 4 ans et demi. Thérèse se transforme et devient alors triste, susceptible et irritable.
C’est vers l’âge de 10 ans que survient l’« étrange maladie » qui a débuté le 25 mars 1883, à Pâques, pour se terminer à la Pentecôte le 13 Mai 1883, selon ce que rapporte Thérèse dans le manuscrit A. Pauline, que Thérèse avait choisie comme seconde Maman, décide d’entrer au Carmel en 1882.Thérèse tombe alors gravement malade : maux de têtes continuels, malaises, hallucinations. Sa famille, très inquiète, fait dire une neuvaine de messes à l’église Notre-Dame des Victoires, et place une statue de la Vierge dans sa chambre. Le 13 mai 1883, jour de la Pentecôte, Thérèse prie et voit la Vierge lui sourire : elle est alors définitivement guérie de cette maladie, et Thérèse se sait désormais aimée par sa Mère du ciel.
Épreuves physiques et spirituelles au Carmel
Les cinq premières années de Thérèse au Carmel (1888-1893), ont été les plus éprouvantes : internement de Louis Martin, le père tant aimé de Thérèse, en hôpital psychiatrique, aridité de sa vie spirituelle. Cette profonde purification lui a permis de vivre une intimité particulièrement profonde avec Jésus, et de découvrir sa « petite voie » d’amour et de confiance.
Deux ans plus tard, en la fête de la Trinité 1895, Thérèse, s’est offerte « comme victime d’holocauste à l’Amour miséricordieux » de Dieu, « afin de vivre dans un acte de parfait amour ». C’est pendant la nuit du Jeudi au Vendredi Saint de 1896 que les premiers symptômes de la tuberculose se sont déclarés. Quelques jours après, Thérèse a été assaillie de tentations violentes contre la foi et l’espérance, qui ne l’ont pas quitté jusqu’à sa mort, en septembre 1897. Thérèse a volontairement porté en cette épreuve à la fois physique et spirituelle, dans l’amour de Jésus, l’incroyance et la souffrance de ses frères.
Que la petite Thérèse, qui a déclaré, juste avant sa mort : « Je sens que ma mission va commencer : ma mission de faire aimer le bon Dieu comme je l’aime, de donner ma petite voie aux âmes... je veux passer mon ciel à faire du bien sur la terre », nous aide à trouver dans les nœuds de notre vie un chemin d’abandon et de confiance et de les confier à Marie, Celle qui défait les nœuds.