
Bouquet d’Amour
Mise en contexte
Au cours de la messe de la Trinité, le dimanche 9 juin 1895, sœur Thérèse a l’inspiration d’écrire cette prière à Jésus afin de s’offrir « en victime d’holocauste à l’Amour Miséricordieux ». C’est le sommet de la vie spirituelle de Thérèse et l’aboutissement de sa découverte de la voie d’enfance spirituelle. « Déclarée Docteur de l’Eglise par le saint Pape Jean-Paul II, la petite Thérèse est le grand Docteur de la Miséricorde pour tout le Peuple de Dieu, et son Offrande à l’Amour Miséricordieux est à la fois le centre et le point culminant de son enseignement », écrit le père carme François-Marie Léthel.
C’est pourquoi, nous vous proposons une lecture suivie de ce texte pour les 4 derniers vendredis de ce temps de Carême.
Thérèse m'écrit
« Offrande de moi-même comme Victime d'Holocauste à l'Amour Miséricordieux du Bon Dieu
O mon Dieu ! Trinité Bienheureuse, je désire vous Aimer et vous faire Aimer, travailler à la glorification de la Sainte Eglise en sauvant les âmes qui sont sur la terre et [en] délivrant celles qui souffrent dans le purgatoire. Je désire accomplir parfaitement votre volonté et arriver au degré de gloire que vous m'avez préparé dans votre royaume, en un mot, je désire être Sainte, mais je sens mon impuissance et je vous demande, ô mon Dieu d'être vous-même ma Sainteté.
Puisque vous m'avez aimée jusqu'à me donner votre Fils unique pour être mon Sauveur et mon Epoux, les trésors infinis de ses mérites sont à moi, je vous les offre avec bonheur, vous suppliant de ne me regarder qu'à travers la Face de Jésus et dans son Cœur brûlant d'Amour.
Je vous offre encore tous les mérites des Saints (qui sont au Ciel et sur la terre) leurs actes d'Amour et ceux des Saints Anges ; enfin je vous offre, ô Bienheureuse Trinité ! L'Amour et les mérites de la Sainte Vierge, ma Mère chérie, c'est à elle que j'abandonne mon offrande la priant de vous la présenter. »
Je comprends
« Aimer Dieu de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices », assure le scribe qui échange avec Jésus dans l’évangile du jour sur « le premier des commandements ».
« Aimer [Jésus] et le faire aimer », mais aussi « sauver les âmes », voilà bien les raisons d’être de celle que saint Jean-Paul II a nommée « experte en science de l’amour ». Thérèse choisit pour ce faire une voie radicale : s’offrir elle-même en holocauste (« brûlé en entier » d’après l’étymologie grecque), mais au feu plus doux qui soit, celui de l'Amour de Dieu !
Estimant bien faible et « impuissante » cette seule offrande, notre petite carmélite se presse de constituer le plus merveilleux des bouquets, un bouquet Divin et Céleste à offrir au Bon Dieu, avec encore plus de soin et de tendresse que ne mettrait une petite fille à cueillir le plus beau des bouquets de fleurs pour sa mère.
La candeur de son cœur lui donne la certitude inébranlable et bouleversante, que les « trésors infinis des mérites » de Jésus sont à elle, puisqu’il a donné sa vie pour elle ! Ainsi ajoute-t-elle avec une joie profonde à son bouquet le Divin Holocauste, celui de l’Agneau de Dieu !
Sa gerbe d’Amour sera ensuite complétée avec les mérites de tous les saints, des anges, et couronnant le tout, ceux de la Vierge Marie : Oui, « Le trésor de la mère appartient à l’enfant », comme le chante Thérèse (PN 54) !
Quelle grâce de voir fleurir sous la plume de Thérèse cette admirable « circulation » des mérites que nous offre la communion des saints, telle une vigne à la sève abondante et généreuse, qui vient irriguer chacun de ses sarments, y compris les plus faibles et plus petits !
Je prie et j'agis
Je fais mien cet acte d’offrande comme Thérèse l’a proposé en son temps à ses sœurs et comme elle me le propose aujourd’hui. Je le prie chaque jour jusqu’à la fin du temps pascal. On dit qu’une habitude quotidienne prise pendant 21 jours crée une habitude de toujours !
Je peux aussi prier le très beau chapelet à la Miséricorde Divine en ce vendredi de Carême : “Père Eternel, je t’offre le corps et le sang, l’âme et la divinité de Ton Fils Bien-Aimé notre Seigneur Jésus-Christ, en réparation de tous nos péchés, et de ceux du monde entier”.