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Jeudi 31 octobre 2024
Lettres

Voyage dans la nuit


Mise en contexte

À partir du 28 août 1890, Thérèse est en retraite pour se préparer à sa profession qui aura lieu quelques jours plus tard, le 8 septembre. Elle est autorisée à échanger des petites lettres avec ses sœurs Agnès de Jésus et Marie du Sacré-Cœur pendant sa retraite. Le texte qui suit en est une, adressé à Marie, sa sœur et marraine, le 30 ou le 31 août. Confrontée à une grande aridité dans sa retraite, elle redit sa détermination à aimer et suivre Jésus pour lui seul et pas pour ses bienfaits.


Thérèse m'écrit

« Petite Marraine chérie, si vous saviez comme votre chant du Ciel a ravi l'âme de votre petite fille !... Je vous assure qu'elle n'entend guère les harmonies célestes. Son voyage de noces est bien aride, son fiancé lui fait, il est vrai, parcourir des pays fertiles et magnifiques mais la nuit lui empêche de rien admirer et surtout de jouir de toutes ces merveilles. Vous allez peut-être croire qu'elle s'en afflige mais non, au contraire, elle est heureuse de suivre son fiancé à cause de l'amour de Lui seul et non pas à cause de ses dons... Lui seul il est si beau, si ravissant ! même quand Il se tait... même quand il se cache !... Comprenez-vous votre petite fille ?... Elle est lasse des consolations de la terre, elle ne veut plus que son Bien-Aimé tout seul... N'oubliez pas de prier beaucoup pour la petite fille que vous avez élevée et qui est à vous. »

LT 111

Je comprends

Thérèse compare sa retraite à un voyage qui lui fait traverser des paysages. Ces paysages, elle ne les voit pas parce qu’il fait nuit : l'image de la nuit est utilisé par saint Jean de la Croix pour décrire une expérience spirituelle dans laquelle la sensibilité n'a pas de part. Thérèse ne ressent rien... ce qui peut nous rassurer quand cela nous arrive.

Mais Thérèse pose un acte de foi : elle est sûre que ces paysages sont beaux puisque c’est Jésus qui les a choisis. Aussi est-elle "heureuse"!


Je prie et j'agis

Je rends grâce, dans la foi, pour les bienfaits que Jésus m’accorde sans que je les perçoive. Je lui redis mon désir de l’aimer par-dessus tout.

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