
« tout dans leur vie s'est fait comme dans la nôtre »
Mise en contexte
Au lendemain de la solennité du Sacré-Cœur de Jésus et en ce jour où l’Église honore le Cœur immaculé de Marie, écoutons ce que Thérèse nous dit de la vie de la sainte famille à Nazareth.
Thérèse me parle
« Que ce sera gentil de connaître au Ciel tout ce qui s'est passé dans la Sainte Famille ! Quand le petit Jésus commença à grandir, peut-être qu'en voyant jeûner la Sainte Vierge, il lui disait : « Moi je voudrais bien jeûner aussi. » Et la Sainte Vierge répondait : «Non, mon petit Jésus, tu es trop petit encore, tu n'as pas la force.» Ou bien peut-être n'osait-elle pas l'en empêcher.
Et le bon St Joseph ! Oh ! que je l'aime ! Lui ne pouvait pas jeûner à cause de ses travaux.
Je le vois raboter, puis s'essuyer le front de temps en temps. Oh ! qu'il me fait pitié ! Comme il me semble que leur vie était simple !
Les femmes du pays venaient parler à la Sainte Vierge familièrement. Quelquefois elles lui demandaient de leur confier son petit Jésus pour aller jouer avec leurs enfants. Et le petit Jésus regardait la Sainte Vierge pour savoir s'il devait y aller. Quelquefois même les bonnes femmes allaient tout droit à l'Enfant Jésus et lui disaient sans cérémonie : « Viens jouer avec mon petit garçon» etc.
... Ce qui me fait du bien quand je pense à la Sainte Famille, c'est de m'imaginer une vie toute ordinaire. Pas tout ce qu'on nous raconte, tout ce qu'on suppose. Par exemple que l'Enfant Jésus après avoir pétri des oiseaux de terre soufflait dessus et leur donnait la vie. Ah ! mais non, le petit Jésus ne faisait pas de miracles inutiles comme ça, même pour faire plaisir à sa Mère. Ou bien alors pourquoi n'ont-ils pas été transportés en Egypte par un miracle qui eût été autrement nécessaire et si facile au bon Dieu. En un clin d'œil, ils auraient été rendus là. Mais non, tout dans leur vie s'est fait comme dans la nôtre.
Et combien de peines, de déceptions ! Combien de fois a-t-on fait des reproches au bon St Joseph ! Combien de fois a-t-on refusé de payer son travail ! Oh ! comme on serait étonné si on savait tout ce qu'ils ont souffert ! etc. etc.
Mère Agnès : Elle m'a parlé très longuement sur ce sujet et je n'ai pu tout écrire. »
Je comprends
Dans la ligne de sa dernière poésie « Pourquoi je t’aime, ô Marie » (PN 54), Thérèse exprime la manière dont elle comprend la vie de la sainte famille à Nazareth. Là aussi, elle se démarque d’approches tendant au merveilleux et appuyées sur des évangiles apocryphes (exemple de Jésus soufflant sur des oiseaux de terre). Elle ne réduit pas le mystère de l’incarnation : Jésus a vraiment épousé notre condition humaine, sans super-pouvoirs !
Je prie et j'agis
Je me confie aujourd’hui au Cœur immaculé de Marie : la Vierge nous comprend de l’intérieur.