Neuvaine à sainte Thérèse de Lisieux
Jour 1

Une famille mariale tournée vers l’amour

La Vierge Marie dans la vie de Thérèse

À Alençon de 1873 à 1877 

Les « années ensoleillées » de la petite enfance ont laissé en l’âme de Thérèse une « douce empreinte ». La prière familiale quotidienne se fait au pied d’une reproduction de la Vierge de Bouchardon, statue qui va jouer un rôle considérable dans la vie de Thérèse. Née le 2 janvier 1873 à Alençon, Marie-Françoise Thérèse Martin est baptisée en l’église Notre-Dame le 4 janvier. La famille de Louis et Zélie Martin est une famille mariale : le premier prénom de leurs neuf enfants est Marie. La prière est à la première place de la vie du couple, qui, chaque matin à 5h30, se rend à la « messe des ouvriers » à l’église Notre-Dame toute proche. La famille a également une grande dévotion à Notre-Dame des Victoires de Paris, « qui est comme un petit paradis terrestre » (lettre de Louis Martin du 10 octobre 1863). Après avoir effectué avec ses trois aînées Marie, Pauline et Léonie un pèlerinage à Lourdes, Zélie, atteinte d’un cancer du sein, meurt le 28 août 1877.  


Prier Marie avec Thérèse

Aujourd’hui, nous vous proposons de prier les strophes 1 et 2 du magnifique poème de la petite Thérèse : Pourquoi je t’aime, ô Marie. 

1. Oh ! je voudrais chanter, Marie, pourquoi je t'aime

Pourquoi ton nom si doux fait tressaillir mon cœur

Et pourquoi la pensée de ta grandeur suprême

Ne saurait à mon âme inspirer de frayeur.

Si je te contemplais dans ta sublime gloire

Et surpassant l'éclat de tous les bienheureux

Que je suis ton enfant je ne pourrais le croire

Ô Marie, devant toi, je baisserais les yeux !...

 

2. Il faut pour qu'un enfant puisse chérir sa mère

Qu'elle pleure avec lui, partage ses douleurs

Ô ma Mère chérie, sur la rive étrangère

Pour m'attirer à toi, que tu versas de pleurs !...

En méditant ta vie dans le saint Évangile

J'ose te regarder et m'approcher de toi

Me croire ton enfant ne m'est pas difficile

Car je te vois mortelle et souffrant comme moi...


Méditation

Quand Thérèse se tourne vers Marie dans la prière, il est tout de suite question d’amour. Dès son enfance, Thérèse a accueilli Marie comme sa Mère du Ciel au cœur de sa vie quotidienne. Pas une journée voire pas une heure sans penser à Marie. Plus nous nous attachons à Marie, plus nous recevons de l’accueillir telle qu’elle est, c’est-à-dire telle qu’elle nous aime. Prier Marie, penser à Marie, se confier souvent à Marie ouvre nos cœurs à son amour pour nous et transforme aussi notre manière de vivre notre relation avec elle.

Thérèse insiste en effet par contraste par rapport aux prédications de l’époque sur la Vierge Marie, sur sa petitesse, sur sa proximité. À l’époque de Thérèse mais peut-être aussi encore aujourd’hui, on insistait sur la grandeur de Marie. On la regardait de bien bas ! Il est vrai que Marie est la comblée de grâce mais, si elle l’est, c’est pour être vraiment la Mère des enfants que nous sommes. Rappelons-nous que Jésus nous donne Marie pour Mère dans un contexte d'extrêmes souffrances et faiblesses : sur la Croix. C’est là que le disciple qu’il aime reçoit Marie. Nous sommes chacun ce disciple que Jésus aime en nous donnant un trésor : la Vierge Marie.

Thérèse témoigne dès l’ouverture de sa longue et profonde prière de ce qui est le plus essentiel dans notre relation à Marie : croire que nous sommes ses enfants ! Voilà ce que nous pouvons demander à Marie les uns pour les autres car nous sommes invités à cultiver chaque jour cette confiance. Comme un autre grand saint très marial le priait : « Monstra te esse matrem ! Montre-toi notre Mère ! », s’exclamait saint Bernard. Puisse ce cri du cœur nous habiter souvent car plus nous exprimerons notre désir de recevoir Marie pour Mère, plus nous serons ouverts à sa bienfaisante influence dans nos vies.

Dans la deuxième strophe, Thérèse recueille déjà le fruit de sa confiance renouvelée en Marie. Elle a avant tout fait l’expérience de la proximité de Marie. Mais ô surprise, ce n’est pas en expérimentant des grâces extraordinaires mais au contraire au cœur de sa faiblesse, de ses souffrances et de ses pauvretés concrètes. Voilà ce qui est peut-être difficile : croire que Marie est là en communion avec nous dans notre petitesse. Il ne faut pas tant vouloir fuir cette réalité que de l’accepter pour accueillir celle qui nous rejoint dans notre petitesse et notre pauvreté. Tout ce qui est pauvre, petit, blessé, souffrant en nous nous invite à accueillir la présence maternelle de Marie.

Enfin, Thérèse nous exhorte à faire comme elle et elle va le faire tout au long de sa prière : rejoindre Marie dans l’Évangile pour s’approcher d’elle et la regarder. Les verbes utilisés dans cette strophe sont essentiels : pour partager avec Marie et être attirés par elle, nous sommes invités à méditer, regarder, à nous approcher. Cela nous donnera toujours plus profondément de croire que Marie est notre mère et de la voir concrètement à l'œuvre dans notre vie !

Choisissons aujourd’hui ce chemin à la rencontre de Marie !


Homélie du pape XIV, en la solennité de l'Assomption (15 août 2025)

La liturgie de cette Fête de l’Assomption nous propose le passage évangélique de la Visitation. Saint Luc rapporte le souvenir d'un moment crucial dans la vocation de Marie. Il est beau de revenir à ce moment, en ce jour où nous célébrons l'aboutissement de son existence. Toute histoire sur terre est brève et a une fin, même celle de la Mère de Dieu. Mais rien ne se perd. Ainsi, lorsqu'une vie s'achève, son caractère unique resplendit plus clairement. Le Magnificat, que l'Évangile met sur les lèvres de la jeune Marie, rayonne désormais de la lumière de toutes ses journées. Une seule journée, celle de la rencontre avec sa cousine Élisabeth, renferme le secret de toutes les autres journées, de toutes les autres saisons. Et les mots ne suffisent pas : il faut un chant qui continue d'être chanté dans l'Église, “de génération en génération” (Lc 1, 50), au soir de chaque journée. La fécondité surprenante d'Élisabeth, qui était stérile, confirme Marie dans sa confiance : elle anticipe la fécondité de son “oui”, qui se prolonge dans la fécondité de l'Église et de toute l'humanité, lorsque la Parole renouvelante de Dieu est accueillie. Ce jour-là, deux femmes se sont rencontrées dans la foi, puis elles sont restées trois mois ensemble pour se soutenir mutuellement, non seulement dans les choses pratiques, mais aussi dans une nouvelle façon de lire l'histoire.

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Jour 2