Thérèse prononce ses Saints Voeux !

Thérèse a rappelé dans son récit que sa profession religieuse (8 septembre 1890) avait été précédée d'une retraite vécue dans une grande aridité spirituelle. Quelques jours avant sa profession, elle avait cependant ressenti une grande joie en recevant la bénédiction du souverain Pontife. Mais la veille de ce jour tant attendu, elle écrit qu'une tempête s'éleva dans son âme, « une tempête comme jamais je n'en avais vue ». Elle était en proie à une grande angoisse, qui disparut aussitôt après en avoir parlé avec sa maîtresse des novices, sœur Marie des Anges.

« Le matin du 8 septembre, je me sentis inondée d’un fleuve de paix et ce fut dans cette paix « surpassant tout sentiment » que je prononçai mes Saints Vœux … Mon union avec Jésus se fit, non au milieu des foudres et des éclairs, c’est-à-dire des grâces extraordinaires, mais au sein d’un léger zéphyr semblable à celui qu’entendit sur la montagne notre père St Elie….. Que de grâces n’ai-je pas demandées ce jour-là ! … Je me sentais vraiment la Reine, aussi je profitais de mon titre pour délivrer les captifs, obtenir les faveurs du Roi envers ses sujets ingrats, enfin je voulais délivrer toutes les âmes du purgatoire et convertir les pêcheurs… J’ai beaucoup prié pour ma Mère, mes Sœurs chéries… pour toute la famille mais surtout pour mon petit Père si éprouvé et si saint…. Je me suis offerte à Jésus afin qu’Il accomplisse parfaitement en moi sa volonté sans que jamais les créatures y mettent obstacle….. »

Thérèse de Lisieux est une grande mystique qui, contrairement à Thérèse d'Avila, n'a presque jamais reçu de grâces extraordinaires. La paix immense qui l'habite le jour de sa profession lui rappelle la douce et puissante expérience du prophète Élie sur la montagne. Ce fut également pour elle un temps d'intenses intercessions, d'action missionnaire dans la prière et d'union de sa volonté avec celle de Dieu.

En ce jour où nous célébrons la Nativité de la Vierge Marie, qui marque également l'anniversaire de la profession de la Petite Thérèse, demandons à Dieu de nous accorder une part de sa paix profonde, afin que nous avancions sur le chemin de l'union à sa sainte volonté.