
Samedi 19 juillet 2025
« si j'avais commis tous les crimes possibles »
Mise en contexte
Mère Agnès évoque déjà avec Thérèse une publication possible de l’autobiographie de Thérèse et de ses fruits spirituels pour ses lecteurs. Thérèse répond de façon détachée : tout ce qui est bon dans sa vie vient de Dieu et le glorifiera.
Thérèse me parle
« Je lui parlais de manuscrit de sa Vie, du bien qu'il ferait aux âmes.
... Mais comme on verra bien que tout vient du bon Dieu ; et ce que j'en aurai de gloire, ce sera un don gratuit qui ne m'appartiendra pas ; tout le monde le verra bien... (…) On pourrait croire que c'est parce que je n'ai pas péché que j'ai une confiance si grande dans le bon Dieu. Dites bien, ma Mère, que, si j'avais commis tous les crimes possibles, j'aurais toujours la même confiance, je sens que toute cette multitude d'offenses serait comme une goutte d'eau jetée dans un brasier ardent. Vous raconterez ensuite l'histoire de la pécheresse convertie qui est morte d'amour ; les âmes comprendront tout de suite, car c'est un exemple si frappant de ce que je voudrais dire, mais ces choses ne peuvent s'exprimer. »
CJ 11.7.3.6
Je comprends
En disant qu’elle n’a pas péché, Thérèse veut dire qu’elle n’a pas péché gravement comme le lui a affirmé le père Pichon (Ms A 70). Cette déclaration de Thérèse fait écho à la dernière phrase du Manuscrit C : « Oui je le sens, quand même j'aurais sur la conscience tous les péchés qui se peuvent commettre, j'irais le cœur brisé de repentir me jeter dans les bras de Jésus, car je sais combien Il chérit l'enfant prodigue qui revient à Lui. Ce n'est pas parce que le bon Dieu, dans sa prévenante miséricorde a préservé mon âme du péché mortel que je m'élève à Lui par la confiance et l'amour ».
C’est pourquoi dans la 1ere publication d’Histoire d’une âme, mère Agnès ajouta ce texte évoquant « la pécheresse convertie qui est morte d’amour » : « Il est rapporté dans la Vie des Pères du désert, que l'un d'eux convertit une pécheresse publique dont les désordres scandalisaient une contrée entière. Cette pécheresse, touchée de la grâce, suivait le saint dans le désert pour accomplir une rigoureuse pénitence, quand, la première nuit du voyage, avant même d'être rendue au lieu de sa retraite, ses liens mortels furent brisés par l'impétuosité de son repentir plein d'amour : et le solitaire vit au même instant son âme portée par les anges dans le sein de Dieu. »
Je prie et j'agis
Jusqu’où va ma propre confiance en la miséricorde de Dieu pour moi et pour les autres ?