
Pourquoi je t'aime, ô Marie ! - Vie cachée
Mise en contexte
Cette semaine, nous accompagnons Marie dans sa vie cachée aux côtés de Joseph et Jésus. Nous la suivons à Bethléem, à Nazareth, lors de la fuite en Égypte… Thérèse cherche à nous révéler l’humanité de Marie, à la rendre plus proche de nous. Elle confie ainsi à Mère Agnès, le 21 août 1897 : « Pour qu'un sermon sur la Sainte Vierge me plaise et me fasse du bien, il faut que je voie sa vie réelle, non sa vie supposée ; et je suis sûre que sa vie réelle devait être toute simple. »
Thérèse m'écrit
« Quand le bon Saint Joseph ignore le miracle Que tu voudrais cacher dans ton humilité Tu le laisses pleurer tout près du Tabernacle Qui voile du Sauveur la divine beauté!..... Oh ! que j'aime, Marie, ton éloquent silence, Pour moi c'est un concert doux et mélodieux Qui me dit la grandeur et la toute-puissance D'une âme qui n'attend son secours que des Cieux.....
Plus tard à Bethléem, ô Joseph et Marie ! Je vous vois repoussés de tous les habitants Nul ne veut recevoir en son hôtellerie De pauvres étrangers, la place est pour les grands..... La place est pour les grands et c'est dans une étable Que la Reine des Cieux doit enfanter un Dieu. O ma Mère chérie, que je te trouve aimable Que je te trouve grande en un si pauvre lieu !....
Quand je vois l’Éternel enveloppé de langes Quand du Verbe Divin j'entends le faible cri O ma Mère chérie, je n'envie plus les anges Car leur Puissant Seigneur est mon Frère chéri !... Que je t'aime, Marie, toi qui sur nos rivages As fait épanouir cette Divine Fleur !........ Que je t'aime écoutant les bergers et les mages Et gardant avec soin toute chose en ton coeur !...
Je t'aime te mêlant avec les autres femmes Qui vers le temple saint ont dirigé leurs pas
Je t'aime présentant le Sauveur de nos âmes Au bienheureux Vieillard qui le presse en ses bras, D'abord en souriant j'écoute son cantique Mais bientôt ses accents me font verser des pleurs. Plongeant dans l'avenir un regard prophétique Siméon te présente un glaive de douleurs.
O Reine des martyrs, jusqu'au soir de ta vie Ce glaive douloureux transpercera ton cœur Déjà tu dois quitter le sol de ta patrie Pour éviter d'un roi la jalouse fureur. Jésus sommeille en paix sous les plis de ton voile Joseph vient te prier de partir à l'instant Et ton obéissance aussitôt se dévoile Tu pars sans nul retard et sans raisonnement.
Sur la terre d’Égypte, il me semble, ô Marie Que dans la pauvreté ton cœur reste joyeux, Car Jésus n'est-Il pas la plus belle Patrie, Que t'importe l'exil, tu possèdes les Cieux ?... Mais à Jérusalem, une amère tristesse Comme un vaste océan vient inonder ton cœur Jésus, pendant trois jours, se cache à ta tendresse Alors c'est bien l'exil dans toute sa rigueur !...
Je sais qu'à Nazareth, Mère pleine de grâces Tu vis très pauvrement, ne voulant rien de plus oint de ravissements, de miracles, d'extases N'embellissent ta vie, ô Reine des Élus !.... Le nombre des petits est bien grand sur la terre Ils peuvent sans trembler vers toi lever les yeux C'est par la voie commune, incomparable Mère Qu'il te plaît de marcher pour les guider aux Cieux. »
Je comprends
Marie menait une vie simple, empreinte d’humilité et de petitesse. Elle accueillait en son être le projet de Dieu, se laissant guider avec une docilité totale sur le chemin qu’il lui traçait, grandissant ainsi dans une réalité marquée par la pauvreté du cœur. Thérèse a profondément saisi cette vertu essentielle de la Sainte Vierge : une humilité qui l’invite à l’imiter, en pratiquant la charité et en transformant chaque réalité, même la plus éprouvante, en une grâce. À l’exemple de Marie, nous sommes appelés à vivre dans la vérité de notre condition. Être réaliste, c’est accepter d’être nous-mêmes, sans nous comparer aux autres, mais en restant pleinement ouverts au dessein de Dieu.
Je prie et j'agis
Apprenons avec Marie à accueillir ce que Dieu nous offre chaque jour.