
« Je ne suis jamais attrapée »
Mise en contexte
Voici comment mère Agnès introduit les paroles suivantes de Thérèse autour des déceptions dans les relations fraternelles : « A propos des sentiments dont on ne peut se défendre quelquefois, lorsqu'après avoir rendu un service on ne reçoit aucun témoignage de reconnaissance. »
Thérèse me parle
« Moi aussi, je vous assure, j'éprouve le sentiment dont vous me parlez ; mais je ne suis jamais attrapée, car je n'attends sur la terre aucune rétribution : je fais tout pour le bon Dieu, comme cela je ne puis rien perdre et je suis toujours très bien payée du mal que je me donne à servir le prochain.
Si, par impossible, le bon Dieu lui-même ne voyait pas mes bonnes actions, je n'en serais nullement affligée. Je l'aime tant, que je voudrais pouvoir lui faire plaisir sans même qu'il sache que c'est moi. Le sachant et le voyant, il est comme obligé "de m'en rendre", je ne voudrais pas lui donner cette peine là... »
Je comprends
Thérèse reste profondément humaine. Comme sa sœur Agnès (Pauline), elle peut donc être étonnée par des manques de gratitude de la part de sœurs à qui elle a rendu un service. Mais Thérèse a appris à vivre d’abord sous le regard de Dieu et recevoir sa récompense de lui et non des autres.
La sainte va même plus loin : elle veut agir gratuitement, comme Jésus le faisait, sans rien attendre, même de Dieu. Thérèse est devenue d’une délicatesse exquise. C’est la charité déversée en son cœur par l’Esprit Saint qui domine désormais sa vie intérieure ; elle ne laisse pas les sentiments fluctuants la dominer. Elle vit d’amour à travers tout. Ainsi rien ne l’attrape : elle trace sa route !
Je prie et j'agis
J’essaie aujourd’hui de rendre un service gratuitement, par amour, sans attendre de merci humain. Je me réjouis alors d’agir comme Jésus, dans l’Esprit Saint et j’en rends grâce !