
Jour nº7 - Jeudi 17 avril 2025
L’unité comme fruit des derniers instants de Jésus
Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.
Lire la Passion selon saint Jean (chapitre 19).
Méditation
« Cher Jésus,
Il se trouve que je connais pas mal de personnes qui ont été trahies dans leur amour ou dans leur amitié, mais sans doute pas comme toi tu l’as été… Quand je relis le récit de ton arrestation où ton disciple-traître t’expose à une troupe de soldats et de gardes, c’est ton attitude souveraine qui m’impressionne…
Tes paroles lucides sur la vie en société, tes paraboles gênaient les autorités, les perfectionnistes et les moralisateurs. Tu savais bien que les événements, tôt ou tard, iraient vers l’inéluctable condamnation à mort…
Néanmoins, Jésus, tu ne te dérobes pas, tu ne te défiles pas et tu reçois en pleine figure la tuile qui te tombe dessus. Ainsi, toute trahison en amour, en amitié, est une trahison relative à l’identité de la personne, une blessure infligée à l’identité de l’autre… Toute trahison à l’unité fraternelle ou à la communion de l’Église est bien une trahison de la nature de l’Église.
Dès ton arrestation, tu as l’audace d’affirmer que Dieu est présent dans ton action, dans tes paroles et dans ta personne. Jésus, tu rappelles que personne ne te prend la vie, mais que toi, tu la donnes librement. Que les diverses Églises vivent toujours plus pleinement de ta liberté souveraine.
Voici un autre aspect de ta Croix, Seigneur Jésus : trahi et renié par les proches, tu restes absolument seul ; tu es bien celui qui subit seul, et de façon tout à fait injuste, la haine qui se concentre sur toi…
D’ailleurs, les autorités religieuses et politiques de ton temps n’arrivent pas à formuler une accusation précise contre toi. Elles sont acculées à recourir à la force politique de l’occupant romain, en inventant une fausse accusation : tu es un dangereux accusateur face à leur "bonne conscience"…
Jésus, nous connaissons aussi la Croix de nos faiblesses et de nos fausses accusations ; nous mentons aux autres, nous nous mentons à nous-mêmes et à Dieu lui-même, nous mentons à ton amour et à ta Croix. Jésus, ta Croix du Vendredi Saint nous fait pourtant voir que tu viens nous proposer une vérité qu’aucune contrainte ne peut nous imposer !
Ta Croix, ô Jésus, est une vraie force politique, car elle annonce une autorité qui ne s’impose pas ; elle n’envisage qu’une adhésion libre avec douceur et amour persuasif.
Comme Pilate, nous ne sommes pas toujours dupes des fausses accusations injustes que les accusés de ce monde peuvent connaître, mais nous sommes parfois lâches face aux injustices. Nous devinons qu’un simple royaume terrestre, aussi prestigieux et performant soient son pouvoir ou ses réalisations, ne suffira pas pour trouver la vie.
Oui, Jésus, ta Croix a une terrifiante dimension politique et sociale, puisqu’elle est le signe qu’un public, qui a perdu tout sens de la justice, ne demande, en fait, qu’une seule chose, à tout prix : une victime… Et c’est toi, ô Jésus, cette victime !
Mais personne ne te prend ta vie ; toi, tu décides de la donner et, même ligoté devant Pilate, toi, tu oses contester son autorité. Ta Croix, ô Jésus, c’est donc aussi le cri de ta liberté victorieuse : pour toi, la vraie autorité est bien celle qui s’exerce à la manière dont Dieu agit avec les humains et, de plus, ta Croix conteste, réellement, avec force, tous les jugements injustes. Ta Croix met en lumière cette foule aveuglée par le mensonge, elle corrompt le pouvoir politique.
Mais, ô Jésus, il y a autre chose encore qui prouve ta souveraine liberté : tu envisages un nouveau genre de relation entre le disciple Jean et Marie ta Mère. Ô Jésus, tu es visionnaire, car tu annonces un autre monde, d’autres relations, d’un nouveau style.
Toi, Jésus, tu nous montres que ta Croix est aussi une Croix lumineuse, une source vive. Désormais, ta Croix, ô Jésus, est le porche d’entrée du beau Jardin de la fraternité retrouvée ! »
Intentions de prières
Prions pour obtenir la grâce et que les derniers instants de la vie de Jésus soient la source de tout amour et unité.
Supplions le Christ et l’Esprit de nous donner la charité fraternelle qui nous permettra d’être proches de ceux qui souffrent. Que cette proximité nous donne le plein de compassion pour nos prochains.
Prions pour être des témoins fidèles, comme Jésus en ses derniers instants.
En Jésus, martyr, mort et ressuscité dans la gloire, osons dire :
Notre Père, qui es aux Cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au Ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous laisse pas entrer en tentation mais délivre-nous du Mal. Amen.