
Croix féconde !
Mise en contexte
Nous poursuivons notre lecture de l’Acte d’offrande à l’Amour Miséricordieux (9 juin 1895) au long de ces quatre derniers vendredis de carême (cf. l’introduction du vendredi 28 mars 2025 de Thérèse au Quotidien). Dans ce passage de cette prière magistrale, Thérèse exprime combien la souffrance a été le chemin que Dieu a laissé vivre en elle pour la conduire à lui. Chemin de souffrance consenti et intégré à son « je choisis tout ». Elle se demande d’ailleurs comment faire autrement puisqu’elle n’a connu que celui-là. C’est son itinéraire pascal qu’elle décrit dans l’espérance du ciel. C’est la croix victorieuse qu’elle célèbre, louant son Dieu qui « a daigné me [lui] donner en partage ». Oui ! Pour Thérèse toute souffrance n’est qu’un partage de la croix de Jésus.
Thérèse m'écrit
« Je vous remercie, ô mon Dieu ! de toutes les grâces que vous m'avez accordées, en particulier de m'avoir fait passer par le creuset de la souffrance. C'est avec joie que je vous contemplerai au dernier jour portant le sceptre de la Croix ; puisque vous [avez] daigné me donner en partage cette Croix si précieuse, j'espère au Ciel vous ressembler et voir briller sur mon corps glorifié les sacrés stigmates de votre Passion...
Après l'exil de la terre, j'espère aller jouir de vous dans la Patrie, mais je ne veux pas amasser de mérites pour le Ciel, je veux travailler pour votre seul Amour, dans l'unique but de vous faire plaisir, de consoler votre Cœur Sacré et de sauver des âmes qui vous aimeront éternellement.
Au soir de cette vie, je paraîtrai devant vous les mains vides, car je ne vous demande pas, Seigneur, de compter mes œuvres. Toutes nos justices ont des tâches à vos yeux. Je veux donc me revêtir de votre propre Justice et recevoir de votre Amour la possession éternelle de Vous-même. Je ne veux point d'autre Trône et d'autre Couronne que Vous, ô mon Bien-Aimé !...
A vos yeux le temps n'est rien, un seul jour est comme mille ans, vous pouvez donc en un instant me préparer à paraître devant vous… »
Je comprends
Ce passage reprend presque tous les thèmes de la doctrine de Thérèse : son « vivre d’amour » : « Je veux travailler pour votre seul Amour » ; sa pauvreté : « je paraîtrai devant vous les mains vides » ; sa confiance et son abandon : « vous pouvez en un instant me préparer à paraître devant vous » ; son « attire-moi, nous courrons » et son « aimer et faire aimer Jésus » : « je veux recevoir de votre Amour la possession éternelle de Vous-même » et « sauver des âmes qui vous aimeront éternellement » ; le contentement de Jésus : « unique but de vous faire plaisir ».
Je prie et j'agis
Je prends un temps de relecture spéciale au cours duquel je demande la grâce de relire un moment difficile de ma vie. Je demande à la « Trinité Bienheureuse » de percevoir et d’exprimer comment cette « croix » a été victorieuse et véritable chemin vers Dieu.