7ème parole : « Père, entre tes mains je remets mon esprit »
La dernière parole de Jésus sur la Croix revêt une importance singulière. On pourrait croire que cette fois, il ne s’adresse qu’au Père. Mais si Jésus,sans force et accablé par une soif terrible, prend la peine de s’exprimer haut et fort, c’est pour que nous entendions sa parole et que nous puissions en tirer un profit spirituel.
Une fois de plus, Jésus cite les paroles d’un psaume : « Tu m’arraches au filet qu’ils m’ont tendu ; oui, c’est toi mon abri. En tes mains je remets mon esprit » (Ps 30,5-6). C’est un cri d’espérance et d’abandon qui sort des lèvres du Seigneur. Jésus aperçoit déjà la lumière de la Résurrection.
Les souffrances de celui qui meurt entre les mains du Père ne sont jamais vaines. Il sait que Dieu peut transformer ses épreuves en un bien plus grand encore. La mort atroce du Fils de Dieu sur la Croix se transfigure en salut pour l’humanité tout entière. Elle nous ouvre un chemin vers le ciel.
Avant Jésus, la mort et la souffrance restaient incompréhensibles. Il semblait que les méchants avaient le dernier mot. Désormais, l’homme peut vivre dans la confiance que les douleurs des justes ne sont pas inutiles, et que, pour celui qui croit, elles deviennent un tremplin vers Dieu et vers la joie éternelle.
Mais de quel esprit Jésus parle-t-il ? En tant qu’homme, il remet son esprit entre les mains du Père. Mais en tant que Dieu, il annonce déjà par cette parole l’envoi de l’Esprit Saint. Sur la Croix, Jésus nous donne tout : il nous donne sa vie, il nous donne sa Mère, et maintenant, il nous donne son Esprit.
À l’image d’Élisée, qui reçut une double part de l’esprit d’Élie en le voyant s’élever vers Dieu (2 R 2,9-15), ou des anciens d’Israël, qui reçurent une part de l’esprit de Moïse afin qu’ils l’aident dans sa mission (Nb 11,16-25), nous recevons, nous aussi, l’Esprit de Jésus, afin que nous devenions, à sa suite, prêtres, prophètes et rois.
Si Jésus n’avait pas affronté la mort, nous ne pourrions, aujourd’hui, avoir part à sa Résurrection. Alors montrons-nous dignes de ce don. Comme nous le dit le Pape François, s’il nous fait ressusciter avec lui, ce n’est pas pour que nous puissions rester confortablement installés dans notre canapé. À l’image de Jésus, qui nous en a donné l’exemple, affrontons le monde, jusqu’à la mort s’il le faut, et poursuivons son œuvre sur la terre.