
Jour nº5 - Samedi 3 février 2024
« Je ne suis qu’un pauvre gnocco »
Joséphine Bakhita a vécu la majeure partie de sa vie religieuse canossienne au couvent de Schio, près de Vicence, au sein duquel elle a été cuisinière pendant vingt ans, puis sacristine et portière. On l’appelait la Madre moretta, ce qui signifie, d’une manière affectueuse, la « Mère brunette ».
Au début, la population de Schio la découvrit avec curiosité, notamment les enfants qui n’osèrent même l’approcher qu’avec une certaine crainte ; mais très vite, la gentillesse et l’humour de Bakhita les séduisirent tous (certains enfants lui ont même léché les mains, pour voir si elles avaient un goût de chocolat).
De Joséphine Bakhita sont souvent soulignés sa grande bonté, sa disponibilité à obéir à sa supérieure (« Je fais tout, il suffit que vous me disiez quoi »), son comportement réservé, sa désarmante simplicité et son extrême humilité : c’est ce qui, d’après ceux qui l’ont connue, la caractérise le plus.
Elle trouvait des excuses à tous, disant : « Elle aura oublié... Elle ne se sera pas souvenue... C’était à cause d’une impulsion… » Quand elle était responsable de la cuisine du couvent et qu’une assistante faisait une erreur dont la supérieure faisait le reproche à Bakhita, celle-ci l’acceptait avec humilité : « Oui, Mère, pardonnez-moi, je suis une pauvre fille pas très dégourdie, je vais faire attention. Priez pour que je fasse mieux la prochaine fois. » Mais quand quelqu’un se plaignait de la chaleur trop intense à côté du fourneau, elle rétorquait aussitôt : « Notre Seigneur sur la Croix n’a jamais demandé à être changé de place. »
Les années où Bakhita fut amenée dans différentes maisons religieuses pour témoigner de ce qu’elle avait vécu furent pour elle une vraie douleur : « Quand, dans de grandes salles, on me montrait à la foule comme une belle bête, je me sentais m’effondrer dans la nullité. Moi, pauvre fille qui ne savais même pas parler [elle parlait le dialecte vénitien et pas l’italien], que pouvais-je faire ? »
Voici comment Joséphine, avec un certain humour, se définissait : « Moi ? Je suis un pauvre gnocco, je suis une ignorante. »
Méditation
Faisant une conférence sur le détachement et l’esprit de pauvreté, Bakhita dit à sa supérieure : « Ma Mère, je n’ai maintenant plus rien : les livres, je ne les utilise plus parce que je vois mal. Les autres choses, je les ai toutes abandonnées. Il me reste seulement le chapelet et le Crucifix, mais si vous voulez, je me détache aussi de cela. La pauvreté était l’épouse de saint François et c’est aussi la mienne. »
Méditons sur l’esprit de pauvreté et sur la véritable humilité : « N’est pas beau ce qui paraît beau, mais c’est ce qui plaît au Seigneur. »
Intention
Ô Dieu, « Bon Patron » de notre sœur universelle sainte Joséphine Bakhita, animés d’une ferme espérance, nous te prions de nous concéder, par son intercession, la grâce que nous te demandons humblement : (la nommer). Notre Père.....
Ô Très Sainte Mère des Douleurs qui as suivi avec un ineffable amour maternel le chemin terrestre de sainte Joséphine Bakhita désormais près de toi, nous te supplions humblement de nous obtenir la grâce que, par son intercession, nous te demandons : (la nommer). Je vous salue, Marie...., Gloire au Père....
Prière à sainte Joséphine Bakhita
Ô Dieu, Père de miséricorde, Toi qui nous as donné sainte Joséphine Bakhita comme sœur universelle et modèle évangélique de foi simple et de charité active, donne-nous, à nous aussi, la volonté de croire et d’aimer selon l’Évangile, et exauce les prières de quiconque invoque son intercession. Par le Christ, notre Seigneur. Amen.
(Mgr Pietro Nonis, évêque de Vicence)