
Sainte Joséphine Bakhita, de la souffrance à l’amour (+1947)
Joséphine Bakhita est née vers 1869 dans le Darfour, au Soudan. Kidnappée à l’âge de sept ans, elle est vendue plusieurs fois comme esclave à des maîtres qui la maltraitent et la martyrisent. En 1884, elle arrive en Italie où elle découvre qui est Jésus. Après un parcours de catéchuménat, Bakhita reçoit le baptême le 9 janvier 1890. Elle retrouve son statut de femme libre et rejoint le couvent de Schio (près de Vicence, Italie) où elle passe le reste de sa vie à se donner humblement et avec amour aux autres. L’histoire bouleversante de cette esclave africaine devenue sainte éclaire le monde par l’exemple de sa résilience et de sa foi inébranlable.
Les raisons d'y croire
Dès sa prime enfance, voyant le soleil, la lune, les étoiles et la beauté de la nature, Bakhita désire ardemment connaître le Créateur de ces belles choses pour lui rendre hommage. La petite fille cherche Dieu avec sincérité. Lorsqu’à partir de 1887, elle découvre la personne de Jésus, elle reconnaît en lui le Dieu qu’elle cherchait toutes ces années.
Bakhita a la conviction forte que Dieu l’a protégé depuis toujours et la conduit jusqu’à lui. « Même au fond du découragement et de la tristesse, quand j'étais esclave, je n'ai jamais désespéré, parce que je sentais en moi une force mystérieuse qui me soutenait. »
En particulier, ce qui est absolument extraordinaire, c’est que Bakhita, jeune, belle et esclave pendant de nombreuses années de plusieurs maîtres, soit restée vierge. Elle raconte toutes les choses abominables endurées, comme avoir vécu dans la fange, mais explique que sa virginité a toujours été préservée grâce à la Vierge Marie qui a veillé sur elle « alors même que je ne la connaissais pas. »
Lorsqu’on lui demande comment elle réagirait si elle rencontrait les gens qui l’ont kidnappée, vendue et martyrisée, sœur Joséphine Bakhita répond qu’elle se mettrait à genoux pour leur embrasser les mains car, sans eux, elle ne serait pas devenue chrétienne et religieuse. Elle ajoute qu’elle prie pour qu’eux aussi découvrent Dieu, afin de les retrouver au paradis. Une telle attitude est inspirée par l’Évangile et réussir à accorder un tel pardon nécessite une force surhumaine.
La foi de Bakhita et sa joie de connaître Dieu sont débordantes. Ainsi, elle laisse jaillir tout au long de la journée son amour et sa confiance pour lui, son « Bon Patron ». Ce sont des prières jaculatoires : « Tout comme veut le Patron ! – Il est tellement bon ! – Je fais tout ce que je peux : le reste, il le fait lui ! – Tout passe, faisons tout pour le Seigneur ! », etc.
Vrai témoin de l'amour de Dieu, sa personne et son comportement interpellent réellement ceux qui ont croisé sa route, jusqu’à susciter un nombre conséquent de vocations religieuses et sacerdotales.
Elle meurt le 8 février 1947. Elle avait dit à plusieurs reprises que, quand elle serait morte, « elle ne ferait peur à personne ». En effet, après sa mort, enfants et adultes s'approchent de son corps sans la moindre appréhension, car elle semble sourire à tous. Pourtant son corps a beaucoup souffert : de la maladie et des maltraitances. Sa dépouille émerveille les personnes qui se rendent auprès d’elle : le corps de Bakhita reste tiède et souple jusqu’au moment de la fermeture du cercueil.
Joséphine Bakhita, de son vivant déjà, fut l’intercesseur de nombreuses grâces obtenues de son « Bon Patron » mais, comme elle l’avait prédit, elle en obtient beaucoup plus aujourd’hui, maintenant qu’elle est auprès de lui : «Au Ciel, j’irai chez Jésus et j’obtiendrai de lui des bénédictions particulières. Au paradis, je serai puissante et j’obtiendrai pour tous beaucoup de grâces. » En 1950 le bulletin canossien publie plusieurs pages de témoignages de noms de personnes affirmant avoir reçu des grâces par l’intercession de Bakhita.
En savoir plus
Joséphine Bakhita est née vers 1869 dans le Darfour, au Soudan. Vers l’âge de sept ans, elle est kidnappée puis vendue plusieurs fois comme esclave à des maîtres qui la maltraitent et la martyrisent. Ses ravisseurs lui donnent le nom de Bakhita, qui signifie « la chanceuse ».
Esclave, elle ne passe pas un seul jour sans plaies. Pas encore guérie des coups reçus, elle en reçoit d’autres sans savoir pourquoi. Elle subit notamment l’épreuve du tatouage au cours de laquelle on lui trace au couteau 114 longues entailles sur la poitrine, le ventre et le bras droit, que l’on frotte ensuite avec du sel pour que les cicatrices soient profondes et pour éviter le risque de septicémie.
Vers l’âge de 13 ans, elle est achetée par Calisto Legnani, consul italien à Khartoum, un homme bon qui, trois ans après, suite à un soulèvement dans le pays, l’amène avec lui en Italie et la confie à la famille Michieli qui habite dans la région de Venise. Là, elle devient la nourrice de leur petite fille qui vient de naître. C’est leur intendant, Illuminato Cecchini, un chrétien bon et vrai qui, en lui offrant un jour un crucifix, lui fait découvrir Jésus qu’elle appellera dorénavant son « Bon Patron ».
Elle est baptisée le 9 janvier 1890 chez les Filles de la Charité canossiennes à Venise et prend le prénom de Joséphine. En 1896, après un laborieux chemin, elle devient Fille de la Charité canossienne.
Joséphine passe le reste de sa vie à se donner humblement et avec amour aux autres au couvent de Schio (près de Vicence) où elle est cuisinière durant une vingtaine d’années, puis sacristine et portière. Elle y meurt le 8 février 1947.
Béatifiée le 17 mai 1992 puis canonisée le 1er octobre 2000 par Jean-Paul II, Joséphine Bakhita est fêtée le 8 février, une date choisie ensuite par le pape François pour être la Journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite humaine.
Ce qui est absolument extraordinaire aussi, c’est que Bakhita, jeune, belle et esclave pendant de nombreuses années de plusieurs maîtres, soit restée vierge ! Elle dira en effet avoir vécu dans la fange, mais avoir toujours été préservée car la Madone, par la grâce de Dieu, l’avait protégée alors même qu’elle ne la connaissait pas encore.
Joséphine Bakhita, de son vivant déjà, fut l’intercesseur de nombreuses grâces obtenues de son « Bon Patron » mais, comme elle l’avait prédit, elle en obtient beaucoup plus aujourd’hui, maintenant qu’elle est auprès de lui : « Au Ciel, j’irai chez Jésus et j’obtiendrai de lui des bénédictions particulières. Au paradis, je serai puissante et j’obtiendrai pour tous beaucoup de grâces. »
Joséphine Bakhita, ancienne esclave, peut être considérée comme étant la femme libre par excellence : son amour, sa confiance, son abandon à son « Bon Patron » a été total et sans limites. Aussi Jésus a-t-il pu opérer en son âme pour nous donner une telle sainte. Relisons ce que le pape Jean-Paul II a dit lors de sa béatification : « En Joséphine Bakhita, on trouve un témoin éminent de l’amour paternel de Dieu et un signe lumineux de la pérenne actualité des Béatitudes… Son message est un message de bonté héroïque, à l’image de la bonté du Père céleste. Elle nous a laissé un témoignage de réconciliation et de pardon évangélique, qui a aujourd’hui une signification énorme : à notre époque où la course effrénée au pouvoir, à l’argent, à la jouissance cause tant de méfiance, de violence et de solitude, sœur Bakhita nous est redonnée par le Seigneur comme sœur universelle, parce qu’elle nous révèle le secret du bonheur le plus vrai : les Béatitudes. »
Gino Testa est très proche des canossiennes du couvent Sainte-Joséphine-Bakhita de Schio (Italie). Il est l’auteur d’une neuvaine à Joséphine Bakhita éditée par l’Association Marie de Nazareth.
Au delà
Comme l’écrit Benoît XVI dans Spe salvi, Bakhita est un témoin éminent de cette espérance : pas de la petite espérance, mais de la grande espérance, celle de se savoir aimés de Dieu, et quoi qu’il nous arrive, d’être attendus dans son amour. Par la miséricorde de son « Bon Patron », nous sommes tous appelés à se sentir, comme elle, vraiment enfants de Dieu, imprégnés de cette parole de saint Jean : « La vérité vous rendra libres » (Jn 8,32).
Aller plus loin
Joséphine Bakhita, Journal, de la servitude à la sainteté, Salvator, 2021.
En complément
Véronique Olmi, Bakhita, Le Livre de poche, 2019
Roullet Hervé, Joséphine Bakhita, l’esclave devenue sainte, Paris, Éditions Emmanuel, 1975.
Benoît XVI, Encyclique Spe Salvi (Sauvés dans l’espérance), Paris, Éd. Pierre Téqui, 2007.
Fabris Teresa, Mémoires de Joséphine Bakhita, Schio, 1910.
Roche Aloysius, Bakhita, pearl of the Soudan, London, Verona Fathers, 1964 (en anglais).
Zanini Roberto Italo, Bakhita, Inchiesta su una santa per il 2000, Milan, Ed. San Paolo, 2000 (en italien).
Bakhita, de l'esclavage à la sainteté, mini-série italienne de Giacomo Campiotti, 2009. Le film a été diffusé en français sur France Ô en décembre 2018.
Neuvaine à Sainte Bakhita, Éditions Marie de Nazareth.