
Saint Thomas d’Aquin et la Vierge Marie
La fête du dominicain saint Thomas d'Aquin (1225-1274), Docteur de l’Église, dont nous célébrons cette année le huit centième anniversaire de la naissance, nous donne l’occasion d’évoquer le commentaire que ce grand saint a fait de l’Ave Maria.
Comment la Vierge Marie surpasse les anges ? Saint Thomas d’Aquin commente la salutation de l’ange à Marie, comme une chose inouïe : il ne s’est jamais vu en effet qu’un ange révère un humain, puisque les anges sont supérieurs aux hommes. « Il ne convenait pas que l'ange révérât l'homme, jusqu'à ce qu'il se fût trouvé dans la nature humaine quelqu'un qui, sur trois points, fût supérieur à l'ange ; et cette créature, ce fut la bienheureuse Vierge. »
Les trois points évoqués pour illustrer cette supériorité de Marie sur les anges sont : la plénitude de la grâce, la familiarité avec Dieu et la pureté, que la Vierge Marie a prodiguée aux autres. Ainsi, en elle se réalise la parole du cantique des cantiques (chap. IV) : « Vous êtes toute belle, ma bien-aimée, il n'y a pas en vous de souillures. »
St Thomas termine ce commentaire par ces paroles : « Dans toute espèce de périls vous pouvez, en effet, obtenir de la glorieuse Vierge le salut. C'est pour cela qu'il est; dit au livre des Cantiques, chapitre IV : "Mille boucliers, c'est-à-dire mille remèdes sont suspendus contre les périls, etc." Vous pouvez de même l'avoir pour soutien dans toute œuvre de vertu; et c'est ce qui lui fait dire dans l'Ecclésiastique, chapitre XXIV : "En moi est tout espoir de vie et de vertu." »
C’est ainsi que nous pouvons mieux comprendre et redire à la Vierge Marie, avec Élisabeth : « Tu es bénie entre toutes les femmes ».
Que Marie qui défait les nœuds, pleine de grâce et dispensatrice de grâces, nous donne celles dont nous avons besoin pour dénouer les nœuds de nos vies.