
Le salut inouï de l’ange
Saint Thomas d’Aquin, docteur de l’Église, nous a laissé un commentaire de la première partie de l’Ave Maria (le salut de l'ange à Marie), intitulé Très Pieuse Exposition de la Salutation angélique.
Saint Thomas insiste sur le caractère inouï de la salutation angélique :
« Qu'un ange fît la révérence à un homme, c'est une chose inouïe, avant qu'il eût salué la bienheureuse Vierge, disant : " Je vous salue" ».
En effet, l’ange est plus grand dans la hiérarchie des êtres créés par Dieu : c’est une créature spirituelle et incorruptible. Familier du Très-Haut, l’ange est infiniment supérieur à l’homme :
« Il ne convenait pas que la créature spirituelle et incorruptible révérât la créature corruptible, c'est-à-dire l'homme. »
Cet argument implique qu’il s’est trouvé une créature supérieure aux anges :
« Et cette créature, ce fut la bienheureuse Vierge. Et c'est pour montrer qu'en ces trois points elle lui était supérieure, qu'il voulut la révérer ; ce qui lui fit dire : "Je vous salue" ».
La Vierge Marie surpasse les anges
Saint Thomas explique que la Vierge Marie surpasse les anges en trois points :
D’abord dans la plénitude de la grâce :
« C'est pour l'insinuer que l'ange lui a fait la révérence, disant : " pleine de grâce, " comme s'il disait je vous révère, parce que vous l'emportez sur moi par la plénitude de la grâce. »
Ensuite parce qu’elle l’emporte en familiarité avec Dieu sur les anges :
« [L’ange dit]: "le Seigneur est avec vous" comme s'il disait, je vous révère parce que vous êtes plus familière avec Dieu que moi, car le Seigneur est avec vous. Le Seigneur, dit-il, est avec elle comme père, ils ont le même Fils, ce que n'eut aucun ange ni aucune créature. »
Enfin parce qu’elle l’emporte sur les anges en pureté :
« Elle n'était pas seulement, en effet, pure en elle-même, mais elle a encore procuré aux autres la pureté. Elle fut, en effet, très pure quant à la faute, parce que, Vierge, elle ne commit ni péché mortel ni péché véniel ; elle fut de même pure quant à la peine. »