Samedi 4 octobre 2025
Saint François de Borgia, l’icône Salus Populi Romani et Marie qui défait les nœuds
Quel lien peut-il y avoir entre le jésuite saint François de Borgia (1510- 1572), l’icône Salus Populi Romani, Marie qui défait les nœuds et le pape François ? Cet article vous propose de le mettre en lumière, à l’occasion de la fête de saint François de Borgia, le 3 octobre.
Saint François de Borgia (1510-1572), troisième général des jésuites L’illustre François de Borgia et de Trastamare (en espagnol : Francisco de Borja y Trastamara), est né en 1510 à Gandia (royaume de Valence). Apparenté à la famille royale espagnole, il fut nommé en 1539 vice-roi de Catalogne par l'empereur et le roi Charles Ier d'Espagne (Charles Quint).
Après la mort de sa femme, en 1546, avec laquelle il avait eu huit enfants, François de Borgia renonça à son immense fortune pour demander à être admis dans la Compagnie de Jésus, dont il devint le troisième général, en 1565. Il y œuvra pour assurer une formation solide de ses religieux, et, conformément à la volonté de la Compagnie de Jésus, fonder des collèges d’enseignement, notamment en Europe centrale (Fulda, Augsbourg), et orientale (Olomouc, Braniewo, Vilnius), et en France, à Rouen et Bordeaux.
L’icône Salus Populi Romani et le collège jésuite d’Ingolstadt
Pour lutter contre la Réforme, et parce que les protestants voulaient abolir le culte des saints et de la Vierge Marie, les jésuites mirent au point une véritable stratégie : François de Borgia offrit notamment à chaque jésuite partant en mission, et à chaque collège d’enseignement, une copie de l’icône miraculeuse Salus Populi Romani. C’est ainsi que le collège jésuite d’Ingolstadt reçut cette icône et que le serviteur de Dieu Jakob Rem (1546-1618), qui en était l’aumônier, priait régulièrement avec ses étudiants devant elle.
Le miracle de Marie qui défait les nœuds
L’histoire du miracle qui a été à l’origine de la dévotion à Marie qui défait les nœuds est bien connue : en 1612, l’aristocrate Wolfgang Langenmantel (1568-1637) un ancien étudiant, au bord du divorce, se rendit à Ingolstadt, pour rencontrer son ancien aumônier, et lui demander conseil. C’est en priant avec le père Rem devant cette icône Salus Populi Romani qu’eut lieu le fameux « miracle conjugal » qui permit au couple Langenmantel de ne pas se séparer. Plus tard, le tableau de Marie qui défait les nœuds fut commandité comme ex-voto, pour garder mémoire de l’événement, par Jérôme Ambroise Langenmantel († 1718) le grand scientifique de renom, membre de l’Académie Léopoldina, chanoine à la Kollegiatstiften St. Peter am Perlach et petit-fils du couple Langenmantel. Le tableau fut alors réalisé par Johann Georg Melchior Schmidtner (1625 – 1705), artiste local, aux alentours de 1700.
C’est donc bien grâce à l’icône Salus Populi Romani , à l’art jésuite, à saint François de Borgia et, au XX e siècle, au pape jésuite François, que la dévotion à Marie qui défait les nœuds est née, et que nous pouvons demander à la Vierge Marie de dénouer les nœuds de nos vies.
Isabelle Rolland