La crainte de Dieu selon les Pères de l'Église
Dans son ouvrage La chaîne d'or : explication suivie des quatre composée des interprètes grecs et latins et surtout des ss. Pères, saint Thomas d’Aquin, Docteur de l’Église (1225-1274), a rassemblé les textes des Pères de l’Église qui ont parlé de la crainte de Dieu.
"Son amour s’étend d’âge en âge pour ceux qui le craignent." * (Luc 1, 50)*
Selon saint Bède :
« De ces dons particuliers, Marie s’élève jusqu’aux jugements de Dieu, qui embrassent l’universalité du genre humain dont elle décrit l’état : « Et sa miséricorde, dit-elle, s’étend de génération en génération sur ceux qui le craignent. » Elle semble dire : Ce n’est point seulement pour moi qu’il a fait de grandes choses, mais dans toute nation, celui qui a la crainte de Dieu est sûr d’obtenir ses faveurs. »
Selon Origène :
« Car la miséricorde de Dieu n’est pas restreinte à une seule génération, mais elle s’étend à perpétuité de génération en génération. »
Selon la "Chaîne des Pères grecs" :
« C’est par cette miséricorde qu’il existe d’âge en âge, que j’ai conçu et qu’il s’est uni lui-même à un corps vivant, pour traiter l’affaire de notre salut par un sentiment d’ amour . Toutefois, sa miséricorde ne s’exerce pas indistinctement, mais sur ceux qui dans toute nation sont soumis à la crainte de Dieu. Voilà pourquoi Marie ajoute : « Sur ceux qui le craignent, » c’est-à-dire, sur ceux que le repentir amène à la foi et à une vraie pénitence, car ceux qui résistent avec obstination se sont fermé, par leur incrédulité coupable, la porte de la miséricorde. »
Selon Théophyle :
« Ou bien encore, ces paroles signifient que ceux qui craignent Dieu obtiendront miséricorde, et dans cette génération, c’est-à-dire, dans le siècle présent, et dans la génération future, ou dans le siècle à venir, et qu’ils recevront le centuple en ce monde, et dans la vie future une récompense beaucoup plus grande. »
Source :
St Thomas d’Aquin. Extraits de "La chaîne d’or". Explication suivie des quatre composée des interprètes grecs et latins et surtout des ss. Pères, traduction par l’abbé J.-M. Peronne, 1868.