Numéro 5

5ème parole : « J’ai soif »

« Dans ma soif, ils m’abreuvaient de vinaigre. » (Ps 68,22). Une fois de plus, une parole de l’Écriture s’accomplit.

Un des aspects terribles de la crucifixion était la soif ardente qui assaillait le condamné. Torturé depuis des heures et exposé au soleil, l’humanité de Jésus apparaît au grand jour au travers de cette parole.

Par cette cinquième parole, Jésus nous demande-t-il de l’aide ? C’est ce que les soldats ont cru. Par compassion – comme c’était l’usage – ils lui ont tendu du vin mêlé de myrrhe, qu’on appelait alors « vinaigre ». Cette boisson avait un effet anesthésiant. Elle permettait d’atténuer la douleur du condamné et de calmer sa soif.

Le récit des Évangiles laisse cependant apparaître un détail discret, presque invisible… et pourtant d’une grande richesse pour notre vie spirituelle : « Ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel ; mais, l’ayant goûté, il ne voulut pas boire. » (Mt 27,34)

Ce produit, destiné à apaiser les souffrances physiques, avec un goût excessivement amer à cause de la myrrhe qui y était ajoutée en grande quantité. Or Jésus s’il goûte à cette boisson, refuse d’en boire réellement.

Jésus ne voulait pas adoucir ses souffrances. Il voulait expier nos péchés jusqu’au bout. Son calice, il choisit de le boire jusqu’à la lie. Cette lie amère, il l’a consommée sur la Croix. Il a pris de ce vinaigre, juste assez pour en sentir toute l’amertume sur ses lèvres, mais pas assez pour que l’effet anesthésiant commence à soulager sa douleur. Jésus a voulu nous racheter jusqu’aux moindres recoins de notre humanité. Ce sont tous nos sens qui ont été blessés par le péché, et tous devaient être rejoints, portés, rachetés.

Aujourd’hui encore, Jésus a soif. Il a soif de notre amour ; soif de nos bonnes œuvres ; soif que nous ayons soif de lui.

Et nous lui donnons du vinaigre…

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