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Lundi 20 octobre 2025

Que penser de la dévotion au scapulaire du Mont Carmel ? (I)

20 octobre – Portugal : Consécration du Portugal à Notre Dame de l’Immaculée Conception (1646)

En 1251, la Vierge Marie est apparue à un frère carmélite anglais, saint Simon Stock, et lui a présenté le scapulaire brun adopté par cet ordre. Elle lui a dit que les religieux, religieuses et les laïcs qui le porteraient avec dévotion échapperaient aux flammes de l'enfer, promettant d'intercéder pour que leur purgatoire éventuel prenne fin le premier samedi après leur mort.

La dévotion à Notre Dame, Fleur du Carmel, s'est développée au cours des siècles suivants et, en 1726, elle est devenue une fête de l'Église universelle.

Que penser de cette dévotion à un morceau de tissu brun, à sa couturière céleste et à ses grandes promesses ? S'agit-il d'une pensée magique, d'une superstition selon laquelle on peut tromper la mort ou les flammes de l'enfer simplement en portant un objet ? 

La première chose à noter est qu'il ne s'agit pas tant de mourir avec le scapulaire que de vivre avec ! Pour obtenir les promesses, les membres de la Confrérie du Scapulaire prient, jeûnent et vivent chastement selon leur état, imitant les vertus de Notre Dame dans la contemplation et l'action.

Nous imitons la contemplation de Marie. Selon la tradition, lorsque l'ange lui a annoncé l'Incarnation (Lc 1, 26-28), Marie était en train de contempler les Écritures. Saint Luc rapporte que Marie « s'émerveilla » et « garda précieusement dans son cœur » ce qu'elle avait entendu et vu concernant son petit enfant (Lc 2, 18, 33, 48, 51). Elle l'a accompagné tout au long de son ministère, jusqu'à la croix (Jn 2, 1-12 ; 19, 25-27 ; Lc 8, 1-3). Elle était là, priant à nouveau à l'approche de la Pentecôte (Ac 1, 14). Sa vie était consacrée à méditer ce que Dieu avait fait, ce qu'il faisait et ce qu'il ferait. Le scapulaire brun nous invite à imiter la Vierge dans son esprit contemplatif.

Nous imitons également l'action de Marie. Après avoir discerné la volonté de Dieu pour elle, Marie a donné son fiat, son grand « oui » (Lc 1, 38) – et s'est « aussitôt » mise au travail, servant sa cousine Élisabeth (Lc 1, 39, 56), chantant les louanges de Dieu (Lc 1, 46-55, etc.), voyageant avec Joseph et Jésus à Bethléem, en Égypte, à Nazareth et à Jérusalem (Lc chap. 2 ; Mt chap. 2). Elle a fait tout ce qui était humainement et religieusement requis pour son fils (Lc 2, 7, 21-52). Nous ne pouvons certes porter ou allaiter l'Enfant Jésus, mais nous pouvons nous joindre à Marie pour dire « oui » à notre mission, porter la Parole de Dieu aux autres et l'incarner dans nos vies.

Ainsi porter son scapulaire brun non seulement autour de notre corps mais aussi autour de notre âme, c'est entendre la voix de Dieu et obéir à ses commandements, à être la mère et les frères et sœurs du Christ en écoutant ses paroles et en les mettant en pratique.

Extraits d'une homélie de l'archevêque de Sydney (Australie) Anthony Fisher OP, le 7 août 2025. Catholicweekly.com

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