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© iStock/Getty Images Plus/Andry Djumantara
Numéro 123

Simon de Cyrène

« Contemple-moi sur le chemin du Calvaire, chargé de la lourde croix. Regarde, derrière moi, Simon qui m’aide à la porter et considère d’abord deux choses : Premièrement cet homme, quoique de bonne volonté, est cependant un mercenaire, car s’il m’accompagne et partage le poids de ma croix, c’est pour gagner la somme convenue. Aussi, lorsqu’il se sent accablé de fatigue, laisse-t-il peser davantage le fardeau sur mes épaules, et c’est ainsi que Je tombe deux fois encore sur le chemin. Secondement, cet homme est réquisitionné pour m’aider à porter une partie de la croix, mais non pas toute ma croix. »

« Venons-en au sens figuré par ces deux circonstances : Simon est réquisitionné, c’est-à-dire qu’il espère un certain intérêt du travail auquel il est forcé. Ainsi en est-il de beaucoup d’âmes qui marchent à ma suite. Sans doute acceptent-elles de m’aider à porter la croix, mais en restant soucieuses de consolation et de repos. Elles consentent à venir après moi […] mais sans abandonner leur intérêt propre qui demeure pour elles au premier plan. […] Ces âmes ne m’aident à porter qu’une petite partie de ma croix. […] »

« Au contraire, il y a des âmes, et elles sont nombreuses, qui, pressées par le désir de leur salut, mais bien plus encore par l’amour de celui qui a souffert pour elles, se décident à me suivre au chemin du Calvaire. […] Leur seul désir est de me prouver leur amour et de consoler mon cœur. Que ma croix se présente à elles sous la forme de la maladie ou qu’elle se cache dans un emploi contraire à leurs gouts et à leurs aptitudes, qu’elle revête les apparences de quelque oubli ou d’une certaine opposition de la part de ceux qui les entourent, elles la reconnaissent et l’acceptent avec toute la soumission dont leur volonté est capable. »

« […] Ah ! Que ces âmes sont bien celles qui portent vraiment tout le poids de ma croix, sans autre intérêt ni autre gain que l’amour ! Ce sont elles qui reposent mon cœur et qui le glorifient. Et tenez pour certain que si votre abnégation et vos souffrances tardent longtemps à donner leur fruit, ou semblent même n’en donner aucun, elles n’ont été cependant ni vaines, ni inutiles. Un jour, la récolte sera abondante. »

Carême 1923
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