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Jeudi 3 octobre 2024
Lettres

Une soif ardente


Mise en contexte

Thérèse est au Carmel depuis neuf mois. Elle vit un temps de retraite pour se préparer à sa prise d’habit qui aura lieu quelques jours plus tard, le 10 janvier 1889. Elle est autorisée à échanger des petites lettres avec ses sœurs Agnès de Jésus et Marie du Sacré-Cœur pendant sa retraite. Le texte qui suit en est une, adressée à sa sœur Marie le 6 ou le 7 janvier. Thérèse évoque l’aridité de sa retraite et la soif insatiable qui habite son cœur. Lorsque Thérèse exprime qu’elle cherche parfois à apaiser cette soif auprès des « créatures », elle pense sans doute au soulagement qu’elle recherchait auprès de la prieure mère Marie de Gonzague en lui demandant des autorisations qui lui auraient rendu la vie plus facile, comme elle le rapporte dans le Manuscrit C 22. Thérèse surnomme Marie « le lion » et se surnomme elle-même « l’agnelet ».


Thérèse m'écrit

« Lion chéri de Jésus, l'agnelet a bien besoin de vous emprunter un peu de force et de courage, ce courage qui fait tout surmonter au Lion !... Le pauvre agnelet ne peut rien dire à Jésus et surtout Jésus ne lui dit absolument rien, priez pour lui afin que sa retraite plaise quand même au cœur de celui qui SEUL lit au plus profond de l'âme !...

Pourquoi chercher du bonheur sur la terre, je vous avoue que mon cœur en a une soif ardente, mais il voit bien, ce pauvre cœur, que nulle créature n'est capable d'étancher sa soif, au contraire, plus il boit à cette source enchantée plus sa soif devient ardente !... Je connais une autre source, c'est celle où après avoir bu on a encore soif, mais d'une soif qui n'est pas haletante, qui est au contraire très douce parce qu'elle a de quoi satisfaire, cette source c'est la souffrance connue de Jésus seul !...

Lion chéri, j'ai bien des choses à vous dire mais je n'ai pas le temps, lisez dans le cœur de VOTRE petite fille comme vous savez si bien le faire !... »

LT 75

Je prie et j'agis

Vers quoi sont orientés ma soif et mon désir profonds ? Est-ce que ma soif est vraiment de tout offrir pour faire plaisir à Jésus ? Ou bien ma soif est-elle trop tournée vers les « créatures » (personnes, activités, biens, ...) ?

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