Trois mois d'attente !

Thérèse reçoit le 1er janvier 1888 une lettre de sa sœur Pauline (Mère Agnès) qui lui apprend qu'elle est autorisée à entrer au Carmel mais que cela ne se fera qu'après le carême. Nouvelle déception pour elle qui s'accompagne d'abondantes larmes dans un premier temps.

« Comment se passèrent ces trois mois si riches en grâces pour mon âme ? .. D'abord il me vint à la pensée de ne pas me gêner à mener une vie aussi bien réglée que j'en avais l'habitude, mais bientôt je compris le prix du temps qui m’était offert et je résolus de me livrer plus que jamais à une vie sérieuse et mortifiée. Lorsque je dis mortifiée, ce n’est pas afin de faire croire que je faisais des pénitences, hélas ! je n’en ai jamais fait aucune […] j’aurais pu comme Céline, trouver mille petites interventions pour me faire souffrir, au lieu de cela je me suis toujours laissée dorloter dans du coton et empâter comme un petit oiseau qui n’a pas besoin de faire pénitence….... Mes mortifications consistaient à briser ma volonté, toujours prête à s’imposer, à retenir une parole de réplique, à rendre de petits services sans les faire valoir, à ne point m’appuyer le dos quand j’étais assise, etc., etc…. Ce fut pour la pratique de ces riens que je me préparai à devenir la fiancée de Jésus, et je ne puis dire combien cette attente m'a laissé de doux souvenirs... »

Thérèse sait que sa nouvelle vie au Carmel ne sera pas un chemin facile ; elle n'y sera pas dorlotée comme aux Buissonnets. C'est pourquoi elle se prépare pendant les trois mois d'attente qui lui sont imposés. Elle s'entraîne, en quelque sorte, à vivre comme une carmélite en s'adonnant à une multitude de petites mortifications qu'elle qualifie de "riens". Avec le recul, elle prend conscience de la douceur de ce temps de préparation.

Demandons au Seigneur la grâce de nous préparer aux différentes étapes de notre vie et aux épreuves inévitables qui jalonnent notre chemin. Qu'il nous aide à être prêts et présents pour les rendez-vous qu'il nous destine.