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Dimanche 28 septembre 2025

Miracles

Thérèse en prison


Mise en contexte

Le père Joseph Guilbaud, missionnaire apostolique à Tong Tchouan dans le Yunnan en Chine, a bénéficié d’une grâce par l’intercession de Thérèse en 1913. Depuis lors, il a continué à correspondre avec le carmel de Lisieux afin de donner des nouvelles de son district. Dans la lettre qui suit, au début des années 1930, il raconte à mère Agnès de Jésus comment il a mis sainte Thérèse en prison…


Thérèse agit

« Ma Révérende Mère,

Le 19 septembre dernier, un de mes chrétiens de La Kou s’étant querellé avec un païen fut condamné à dix-huit mois de prison avec son antagoniste. Les gens de La Kou aiment les disputes, les chicanes, mais cela ne leur suffit pas, il faut qu’ils échangent des coups, aussi le mandarin, voulant faire un exemple, condamna les deux querelleurs à dix-huit mois de prison. Évidemment, la peine était forte. Quelques jours après la sentence, j’eus l’occasion de voir le mandarin et lui demandai de faire grâce aux deux condamnés. Il me le promit, mais les jours passèrent sans que les coupables ne soient relâchés. Parents et amis du chrétien prisonnier me supplièrent d’intervenir à nouveau près du mandarin. Je fis une seconde démarche. Je reçus encore la promesse formelle que, par considération pour ma personne, il allait rendre la liberté aux prisonniers. J’espérais cette fois que ma démarche serait plus heureuse, mais contrairement à mon espoir, le mandarin retint ses prisonniers. Que faire ? Je me mis à prier et à faire prier sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Je pensais qu’elle, au moins, écouterait nos prières, mais je dois l’avouer, celle qui d’ordinaire ne me refuse rien fit, elle aussi, la sourde oreille. « Que le mandarin, me disais-je, se fasse tirer l’oreille, c’est l’habitude, […] mais sainte Thérèse, qu’espère-t-elle ? » C’était à n’y rien comprendre.

Aussi, un certain jour, j’étais à genoux devant son image, je lui recommandai mon district, mes chrétiens, la conversion des païens, puis je lui posai un ultimatum ainsi conçu : « Chère petite sainte Patronne du district de Tong Tchouan, voilà des jours que je vous prie de délivrer mon chrétien prisonnier, vous ne faites rien. Je ne sais pas pourquoi vous ne m’exaucez pas, ça ne peut pas se passer ainsi : si dans trois jours mon chrétien n’est pas délivré, eh bien ! à mon grand regret, je serai obligé de vous mettre en prison avec lui, on verra bien alors si vous m’écoutez. »

J’attendis, anxieux, trois jours s’écoulèrent, sainte Thérèse ne faisait toujours pas cas de mon ultimatum. Alors, fidèle à ma parole, je fis passer au prisonnier une médaille de sainte Thérèse et je fis des excuses à la chère petite sainte en lui disant que c’était malgré moi mais que je devais mettre ma menace à exécution, à elle de faire délivrer le prisonnier et elle sortirait avec lui de la prison. Or, trois jours après, le chrétien fut relâché !

Il porte avec reconnaissance la médaille de sainte Thérèse et moi, ma révérende mère, en vous faisant ce récit, je suis tout honteux, qu’allez-vous penser de moi qui me permets de traiter ainsi votre chère petite sœur ? Mettre en prison la sainte petite carmélite, est-ce avoir assez d’audace ? Pour ma défense, je dirai que dans les cas désespérés, il faut employer les grands moyens. De plus, vous verrez que sainte Thérèse peut tout, mais elle exige parfois de la persévérance, elle veut sonder si notre confiance en son pouvoir est solide.

Plus que jamais j’ai mis en elle tout mon espoir, c’est elle qui opère le bien qui se fait dans ce district.

J. Guilbaud »

ACL


Je comprends

Cet espoir et cette confiance placés en sainte Thérèse à la suite de ces grâces obtenues, le père Guilbaud les transmet ensuite à ses paroissiens. Il dira lui-même en racontant la cérémonie de la fête de sainte Thérèse d’octobre 1932 : « Hier, je célébrais avec toute la solennité possible la sainte messe. J’ai fait le panégyrique de votre sainte petite sœur et, à certains moments, je sentais mes yeux humides, ma gorge se contractait. Je voyais que l’assistance partageait mon émotion. J’étais heureux de faire aimer celle qui passe son Ciel à faire du bien sur la terre. Je disais à mes chrétiens d’avoir une confiance illimitée en elle, au Ciel, le Bon Dieu fait sa volonté parce qu’elle-même étant sur la terre fit toujours la volonté du Bon Dieu. »


Je prie et j'agis

Dieu notre Père, tu accueilles près de toi, ceux qui, en ce monde, te servent fidèlement : nous invoquons sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus à cause de son amour pour toi. Sa filiale confiance lui faisait espérer « que tu ferais sa volonté au Ciel puisqu’elle avait toujours fait la tienne sur la terre ». Je te supplie d’exaucer la prière que je t’adresse avec foi en me confiant à son intercession. Ô sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, vois la confiance que je mets en toi et accueille mes intentions. Intercède pour moi auprès de la Vierge Marie qui vint te sourire au moment de l’épreuve. Regarde aussi tous ceux qui peinent et qui souffrent et tous ceux qui te prient : je m’unis à eux comme à des sœurs et à des frères.

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