
« tant pis si on se moque de moi »
Mise en contexte
Le 8 juillet, en raison de l’état de santé de Thérèse, on lui fait quitter sa cellule et on la descend à l’infirmerie du carmel. Elle est tellement faible qu’elle doit être portée ; on évoque alors pour elle l’extrême-onction, sacrement des malades alors réservé aux agonisants.
Thérèse me parle
« Je désire beaucoup l'Extrême-Onction, tant pis si on se moque de moi après.
Mère Agnès : (Si elle revenait à la santé, car elle savait que certaines sœurs ne la trouvaient pas en danger de mort.)
Oh ! certainement que je pleurerai en voyant le bon Dieu !... Non, pourtant, on ne peut pas pleurer au Ciel... Mais si, puisqu'il a dit : « J'essuierai toutes les larmes de vos yeux. »
Je comprends
Thérèse sent sa fin venir et elle veut se préparer au mieux à cette rencontre. Aussi accepte-t-elle de demander l’extrême-onction et prépare la confession de ses péchés qui fait partie du sacrement destiné à permettre "une bonne mort" (mourir en état de grâce, donc avec les dispositions pour entrer au Ciel) . Thérèse n’est plus la scrupuleuse d’antan ; elle assume ce qui lui semble juste, même si des sœurs de sa communauté trouvent qu’on exagère la gravité de son état.
Ce qui importe pour Thérèse, c’est le face-à-face avec celui qu’elle a tant cherché : elle s’imagine pleurer de joie au moment de "la Rencontre" et s’appuie pour cela, avec un brin d’humour sur Ap 21,4 : « Dieu essuiera toutes larmes de leurs yeux. »
Je prie et j'agis
Quelle liberté ai-je face au regard des autres pour agir selon ce qui me semble juste devant Dieu ?