Souvenir du 30 avril 1896

Ce poème a été écrit le 30 avril 1896, à l'occasion de la profession de sœur Marie de la Trinité, que Thérèse avait accompagnée en tant que novice. À travers ce poème, se manifeste l'immense amour que la religieuse porte à Jésus, ainsi que l'acceptation humble du dernier rang, une vertu profondément thérésienne. Nous présentons ici les strophes 4 à 8.

« Contemplant la Divine Face Vous avez senti le désir De mépriser tout ce qui passe Tout ce qui doit bientôt finir.

Du monde craignant le déluge Vous avez invoqué le Ciel Il vous fit trouver refuge Dans l'arche bénie du Carmel.

Mais Hélas ! pauvre fugitive De l'arche il vous fallut sortir Comme la colombe plaintive Longtemps vous avez dû gémir.

De l'olivier le vert feuillage Vint enfin briller à vos yeux Il vous a désigné l'ombrage Du petit Carmel de Lisieux.

Aussitôt franchissant l'espace Vous êtes venue réclamer Parmi nous la dernière place Voulant souffrir, voulant aimer !... »

Thérèse se tourne vers sœur Marie de la Trinité avec une affection fraternelle pour lui partager sa joie en ce jour unique, où la Trinité a marqué sa vie. En contemplant la Sainte Face, elle ressent le mépris des choses du monde et se réfugie dans "l'Arche Sainte", le Carmel. Sœur Marie de la Trinité, après une expérience difficile de vie religieuse, avait dû quitter cette "arche" avant de trouver un havre de paix au Carmel de Lisieux, où elle demande à entrer pour occuper la dernière place.

La vie de Thérèse est un chant d’amour et de contemplation pour Jésus et sa Sainte Face. Le poème exprime son émerveillement et son action de grâce. « Souvenir du 30 avril 1896 » illustre la profonde humilité de vouloir occuper la dernière place dans la communauté, comme une offrande d’amour, et, en contemplant la Sainte Face, le désir d'abandonner les choses du monde qui passent.

Cherchons dans la journée à faire des actions discrètes, recherchant la dernière place dans les situations du quotidien, par amour de Jésus.