
Vendredi 22 août 2025
Sous ton voile de tendresse
Mise en contexte
Cette récréation pieuse a été conçue par sainte Thérèse à l’occasion des noces d'or de sœur Saint-Stanislas, le 8 février 1897. Il s’agit d’une courte pièce en prose et en vers, sur deux mélodies, contant la vie de saint Stanislas Kotska. Issu de la noblesse polonaise, Stanislas dût fuir sa famille qui s’opposait fermement à sa vocation, traversant l’Allemagne et l’Italie déguisé en mendiant, pour entrer dans la Compagnie de Jésus à Rome. Il mourut du paludisme le 15 août 1568 à 18 ans, après avoir demandé à la Vierge Marie, encore en pleine santé, quelques semaines auparavant, de l’emmener au Ciel avec elle le jour de la fête de l’Assomption ! On ignore si Thérèse éprouvait une dévotion particulière pour lui, mais il est frappant de constater que le jeune saint lui ressemble à bien des égards, en premier lieu par l’amour qui l’unit à la Vierge Marie, et la guérison miraculeuse dont celle-ci est à l’origine alors qu’il était très malade, à l’âge de 15 ans. Dans cet extrait, saint Stanislas raconte comment il reçut la grâce de la visite de la Sainte Vierge, avec l’Enfant Jésus.
Thérèse m'écrit
« LA SAINTE VIERGE
apparaît portant le petit Jésus. Elle chante sur l'air « Le Soir » :
Oui, mon enfant, je suis ta Mère.... Et pour toi je descends du Ciel. Je t'apporte l'Emmanuel, Mon Doux Jésus, ton petit Frère.
Elle dépose le Divin Enfant dans les bras de Saint Stanislas qui le reçoit, ravi de joie.
SAINT STANISLAS :
O Jésus ! mon unique Amour est-il bien vrai que vous daigniez reposer sur mon cœur ?... O Marie ! soutenez ma faiblesse, couvrez-moi de vos mérites afin que je sois moins indigne de porter votre Trésor entre mes bras....
LA SAINTE VIERGE
couvre Saint Stanislas de son voile et chante :
Avec ce Trésor des élus Je veux te cacher sous mon voile, Tu brilleras comme une étoile Dans la compagnie de Jésus »
RP8 - Scène 8
Je comprends
Cette apparition de Marie à saint Stanislas Kotska nous donne à contempler la plus grande douceur qui nous soit faite en ce monde : le don du Fils de Dieu. Marie, portant son Doux Jésus dans les bras, s’approche pour le déposer délicatement dans les bras de Stanislas. Pouvons-nous nous figurer recevoir le Divin Enfant entre nos bras tremblants ? Cela nous semble impensable, n'est-ce pas ? Bien trop beau, bien trop grand ! N’est-ce pas toutefois le même Jésus qui est déposé en nos mains, en nos bouches, à chaque Eucharistie ? N'est-ce pas le même Jésus que Dieu donne à chaque homme pour venir le sauver ? Quelle folie d'Amour !
Saint Stanislas se sent bien « indigne » de porter le Divin Nouveau-né. Et pourtant, le jeune polonais édifia et impressionna tous ceux qui le rencontrèrent par les vertus qu’il incarnait, vertus de l’enfance spirituelle chère à notre petite Thérèse : pureté de cœur, humilité, confiance. Son secours ? Marie. Se couvrir sous le voile de sa Mère, se revêtir des « mérites » infinis de la Reine du Ciel pour pallier sa faiblesse, pour porter sans trembler le « Doux Jésus, [son] petit frère ».
Je prie et j'agis
En ce 22 août où nous fêtons Marie Reine, demandons à notre Mère, avec la confiance d’un petit enfant, son secours face à notre faiblesse. Cachons-nous sous son voile de tendresse pour recevoir en nos bras maladroits, en nos cœurs assoiffés le Divin Enfant !
Je peux chanter avec sainte Thérèse (PN54) :
« O Mère bien-aimée, malgré ma petitesse Comme toi je possède en moi Le Tout-Puissant Mais je ne tremble pas en voyant ma faiblesse: Le trésor de la mère appartient à l'enfant
Et je suis ton enfant, ô ma Mère chérie Tes vertus, ton amour, ne sont-ils pas à moi? Aussi lorsqu'en mon cœur descend la blanche Hostie Jésus, ton Doux Agneau, croit reposer en toi !... »
NB : Voici la prière (profession de foi) que saint Stanislas Kotska rédigea :
« Marie est ma Mère, la Mère de mon Roi, de mon Sauveur, de mon Dieu ; Marie est ma Mère, et je suis son enfant, tout pécheur, tout misérable que je suis. Celui qui daigna naître de ses chastes flancs, celui dont la Parole toute-puissante opère tout ce qu’elle veut, Jésus-Christ mourant en Croix pour le salut des hommes, nous a laissé sa sainte Mère pour être à jamais la nôtre : « Femme », lui dit-il, « voilà votre fils » et à Jean : « voilà votre Mère ». Ainsi soit-il.