Lumière intérieure jaillie de ténèbres extérieures !

Avant sa profession religieuse qui l'engagera définitivement dans l'Ordre du Carmel, et qui sera retardée, Thérèse fait l'expérience de contrariétés qui mènent à la paix intérieure. Elle comprend que ces épreuves sont des leçons de celui qu'elle appelle son « Directeur », c'est-à-dire de Jésus.

« Je reviens aux leçons que me donna « mon Directeur ». Un soir après complies je cherchai vainement notre petite lampe sur les planches réservées à cet usage, c’était le grand silence, impossible de la réclamer… je compris qu’une sœur croyant prendre sa lampe avait pris la nôtre dont j’avais un très grand besoin, au lieu de ressentir du chagrin d’en être privée, je fus bien heureuse, sentant que la pauvreté consiste à se voir privée non pas seulement des choses agréables mais encore des choses indispensables, ainsi dans les ténèbres extérieures je fus illuminée intérieurement... »

Un soir, après Complies, c'est-à-dire dans le grand silence de la nuit, Thérèse vécut un moment délicat en constatant que la lampe dont elle se servait avait disparu, une sœur l'ayant prise par erreur. Il n'y alors pas d'électricité au carmel de Lisieux. Il y est aussi d'usage de ne pas se considérer comme propriétaire d'un objet mis à sa disposition personnelle. C'est pourquoi Thérèse écrit « notre lampe » et non « ma lampe ». Thérèse fait part de son expérience de détachement involontaire, imposé. Ce détachement, bien que gênant extérieurement, se révèle bénéfique intérieurement. Ce détachement forcé débouche ainsi sur un moment de bonheur.

Que l'exemple de sainte Thérèse, qui, malgré de nombreuses contrariétés, fut illuminée intérieurement, nous inspire à nous tourner vers notre vie intérieure. Dans cette vie d'oraison, nous pouvons rencontrer Celui qui nous y attend pour nous combler de sa lumière.