« l'amour que je recevrai et celui que je pourrai donner »

Thérèse évoque ses sentiments en songeant, malgré son épreuve de la foi, à ce qui l’attend au Ciel. Elle se souvient des joies de son enfance lors de ses vacances normandes pour préciser ce qu’elle ressent à l’approche de la mort.

« Ne vous figurez pas que j'éprouve pour mourir une joie vive, comme par exemple j'en éprouvais autrefois d'aller passer un mois à Trouville ou à Alençon ; je ne sais plus ce que c'est que les joies vives. D'ailleurs je ne me fais pas une fête de jouir, ce n'est pas cela qui m'attire. Je ne puis pas penser beaucoup au bonheur qui m'attend au Ciel ; une seule attente fait battre mon cœur, c'est l'amour que je recevrai et celui que je pourrai donner. Et puis je pense à tout le bien que je voudrais faire après ma mort : faire baptiser les petits enfants, aider les prêtres, les missionnaires, toute l’Église...

... mais d'abord consoler mes petites sœurs...

... Ce soir j'entendais une musique dans le lointain et je pensais que bientôt j'entendrais des mélodies incomparables, mais ce sentiment de joie n'a été que passager. »

Au cours de l’été 1897, Thérèse pressent que le Ciel se déchire et elle entrevoit sa future mission dans l’éternité : continuer à travailler pour l’Église, mais autrement. Il y a là quelque chose de très original par rapport à la représentation du Paradis comme un lieu de repos et de distance par rapport au monde. Ce qui réjouit Thérèse, c’est toujours l’amour, reçu et donné, partagé avec tous ceux qui en ont besoin. Sa joie, c’est d’aimer Jésus, de le faire aimer

Je réfléchis à ce qui me donne de la joie. Ai-je raison de mettre mon cœur dans ce que j’ai identifié comme source de joie ou y aurait-il des sources de joies plus profondes ? Je peux confier mon discernement à sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (1891-1942), fêtée en ce jour : cette carmélite fut marquée par sa lecture d’Histoire d’une âme.