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Jeudi 17 juillet 2025

Lettres

La banque de l’amour


Mise en contexte

Thérèse écrit à sa sœur Céline qui a l’impression d’être moins proche de Jésus que ses sœurs carmélites, car elle est encore « dans le monde », où elle prend soin de leur père malade. Thérèse la détrompe : au Carmel ou à la maison familiale, l’essentiel c’est de s’offrir à Jésus.


Thérèse m'écrit

« Oh Céline ! comme c’est facile de plaire à Jésus, de ravir son cœur, il n’y a qu’à l’aimer sans se regarder soi-même, sans trop examiner ses défauts... Ta Thérèse ne se trouve pas dans les hauteurs en ce moment mais Jésus lui apprend « À tirer profit de tout, du bien et du mal qu’elle trouve en soi ». Il lui apprend à jouer à la banque de l’amour ou plutôt, non Il joue pour elle sans lui dire comment Il s’y prend car cela est son affaire et non pas celle de Thérèse, ce qui la regarde c’est de s’abandonner, de se livrer sans rien réserver, pas même la jouissance de savoir combien la banque lui rapporte. (…) Les directeurs font avancer dans la perfection en faisant faire un grand nombre d’actes de vertu et ils ont raison, mais mon directeur qui est Jésus ne m’apprend pas à compter mes actes ; Il m’enseigne à faire tout par amour, à ne Lui rien refuser, à être contente quand Il me donne une occasion de Lui prouver que je l’aime, mais cela se fait dans la paix, dans l’abandon, c’est Jésus qui fait tout et moi je ne fais rien. »

LT 142


Je comprends

Thérèse avance sur une ligne de crête : elle ne mène pas sa vie spirituelle avec volontarisme (en comptant les actes qu’elle ferait à la force du poignet), elle n’est pas non plus dans la paresse (comme s’il suffisait d’attendre que ça se passe). Non : d’une part, elle est véritablement engagée dans l’aventure de la vie chrétienne (plaire à Jésus, se livrer à lui…) et d’autre part elle est consciente que « c’est Jésus qui fait tout ». La boussole pour garder l’équilibre sur cette ligne de crête, c’est la charité : décentrée d’elle-même, sans compter ses actes de vertus ni trop se désoler de ses échecs, Thérèse profite de toute occasion pour manifester à Jésus qu’elle l’aime, qu’elle croit qu’il agit en elle, qu’elle croit qu’il la fait grandir dans l’union avec elle quand bien même elle ne s’en rend pas compte. Elle a placé tous ses biens (spirituels, moraux, intellectuels, religieux, etc.) à la banque de l’amour, cette banque spirituelle qui fait tout fructifier pourvu que l’on ne garde rien pour soi et que l’on fasse entièrement confiance au gestionnaire divin qu’est Jésus.


Je prie et j'agis

Aujourd’hui, je m’efforce de bien faire mon travail, de rendre service aux personnes que je rencontre, etc., pour « faire plaisir à Jésus ». Comme Thérèse, je fais l’acte de foi que cela porte du fruit pour l’Église et pour le monde entier.

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