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Samedi 30 août 2025

Témoignages

« je n'ai pas voulu grandir »


Mise en contexte

A la demande de mère Agnès, Thérèse précise ici en quoi consiste ce qu’on appellera l’attitude d’« enfance spirituelle ».


Thérèse me parle

« Je lui demandai le soir pendant Matines ce qu'elle entendait par « rester petite enfant devant le bon Dieu. » Elle me répondit :

C'est reconnaître son néant, attendre tout du bon Dieu, comme un petit enfant attend tout de son père ; c'est ne s'inquiéter de rien, ne point gagner de fortune. Même chez les pauvres, on donne à l'enfant ce qui lui est nécessaire, mais aussitôt qu'il grandit son père ne veut plus le nourrir et lui dit : Travaille maintenant, tu peux te suffire à toi-même.

C'est pour ne pas entendre cela que je n'ai pas voulu grandir, me sentant incapable de gagner ma vie, la vie éternelle du Ciel. Je suis donc restée toujours petite, n'ayant d'autre occupation que celle de cueillir des fleurs, les fleurs de l'amour et du sacrifice, et de les offrir au bon Dieu pour son plaisir.

Être petit, c'est encore ne point s'attribuer à soi-même les vertus qu'on pratique, se croyant capable de quelque chose, mais reconnaître que le bon Dieu pose ce trésor dans la main de son petit enfant pour qu'il s'en serve quand il en a besoin ; mais c'est toujours le trésor du bon Dieu. Enfin, c'est de ne point se décourager de ses fautes, car les enfants tombent souvent, mais ils sont trop petits pour se faire beaucoup de mal. »

CJ 6.8.5


Je comprends

Thérèse décrit ici une attitude d’humilité et de pauvreté spirituelle dont le modèle est le Christ, le Fils qui reçoit tout de son Père des Cieux.

Mais deux jours après, elle précise que cette attitude de confiance n’implique pas de ne rien faire. Elle évoque ainsi la grâce de Noël 1886 qui lui a permis de quitter « les langes de l’enfance ». Thérèse allie toujours la figure de l’enfant avec celle de la guerrière (illustrée par la figure de Judith dans la Bible) :

« J'ai pensé aujourd'hui à ma vie passée, à l'acte de courage que j'avais fait autrefois à Noël, et la louange adressée à Judith m'est revenue à la mémoire : « Vous avez agi avec un courage viril et votre cœur s'est fortifié. » Bien des âmes disent : Mais je n'ai pas la force d'accomplir tel sacrifice. Qu'elles fassent donc ce que j'ai fait : un grand effort. Le bon Dieu ne refuse jamais cette première grâce qui donne le courage d'agir ; après cela le cœur se fortifie et l'on va de victoire en victoire. » (CJ 8.8.3)


Je prie et j'agis

Sais-je discerner dans ma vie les moments où il faut faire « un grand effort » et ceux où il est bon de s’abandonner avec confiance ?

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