Face aux tentations

Depuis Pâques 1896, Thérèse est entrée dans une expérience mystique extrêmement éprouvante. Elle vit un grand paradoxe déjà décrit par saint Jean de la Croix : alors que sa foi n’a jamais été aussi forte, elle ne la ressent plus du tout. Sainte Teresa de Calcutta décrira une expérience semblable, montrant en même temps, comment dans cette épreuve, la charité grandit.

Aussi Thérèse confie ses combats intérieurs à l’aumônier du carmel, l’abbé Youf.

« Mr Youf m'a dit pour mes tentations contre la foi : "Ne vous arrêtez pas à cela, c'est très dangereux." Ce n'est guère consolant à entendre, mais heureusement que je ne m'en impressionne pas. Soyez tranquille, ne vais pas casser ma "petite" tête à me tourmenter. »

Thérèse écrit en juin dans le Manuscrit C 7 en quoi consistent ces tentations de désespoir : « Il me semble que les ténèbres, empruntant la voix des pécheurs, me disent en se moquant de moi : "Tu rêves la lumière, une patrie embaumée des plus suaves parfums, tu rêves la possession éternelle du Créateur de toutes ces merveilles, tu crois sortir un jour des brouillards qui t’environnent ! Avance, avance, réjouis-toi de la mort qui te donnera, non ce que tu espères, mais une nuit plus profonde encore, la nuit du néant." »

De fait, comme le dit Thérèse avec humour, les paroles de l’aumônier ne sont pas très consolantes. Au lieu d’encourager, il a plutôt effrayé la carmélite malade. Mais Thérèse est devenue une guerrière : elle combat avec force et détachement, loin de ses scrupules d’antan. Elle choisit de ne pas se laisser impressionner par des pensées qui n’ont pas de consistance. Et elle offre ses tentations pour ceux qui n’ont pas la foi.

Sais-je faire la différence entre la vertu de foi et le sentiment de la foi ? Si je n’y vois pas clair, je pourrais approfondir ce que dit l’Église sur ce qu'est la foi (Catéchisme de l’Église, formation, podcast ; etc.). Que la foi de l'apôtre saint André fêté en ce jour m'encourage !