
Fable pour étrennes : Vierge et sage
Mise en contexte
Thérèse explicite maintenant en quoi consiste sa folie.
Thérèse m'écrit
« Jésus, je suis trop petite pour faire de grandes choses ... et ma folie à moi, c'est d'espérer que ton Amour m'accepte comme victime... Ma folie consiste à supplier les Aigles mes frères, de m'obtenir la faveur de voler vers le Soleil de l'Amour avec les propres ailes de l'Aigle Divin... »
Je comprends
De quel côté s'évade le petit oiseau quand il ne se résout pas à renoncer au grand vol de l'Aigle ? La greffe qu'il réclame aux « Aigles » ses « frères », « voler avec les propres ailes de l'Aigle Divin », peut ébranler notre sentiment de la croissance et de l'évolution des espèces. A quelle manipulation de laboratoire s'expose notre « victime » ? Aux mains de quel docteur Frankenstein se voue-t-elle ? Ne serait-ce pas plutôt du côté mythologique que le danger serait le plus sur ? Après tout, c'est de s'être trop approché du « Soleil » qui a valu sa chute à Icare ou, plutôt, à Dédale, son père, la faillite de son expérience de greffe d'ailes faites de plumes et de cire sur un corps de l'espèce humaine. Mais laissons à notre carmélite, fabuliste et amoureuse, le choix de son imaginaire. N'est-ce pas du côté de l'enfance que l'espérance est la plus forte quand la combinatoire de chimères prend le pas sur le réalisme de la biologie ou les délires du transhumanisme ? Qu'importe la raison, mythique ou scientifique, quand le désir permet de joindre la force de l'adoration à sa faiblesse consentie !
Je prie et j'agis
Que puis-je espérer aujourd'hui ?