
Fable pour étrennes : soleil de nuit
Mise en contexte
Thérèse achève sa parabole du petit oiseau en dévoilant l'identité de l'Aigle...
Thérèse m'écrit
« O Jésus ! que ton petit oiseau est heureux d'être faible et petit, que deviendrait-il s'il était grand ?... Jamais il n'aurait l'audace de paraître en ta présence, de sommeiller devant toi... Oui, c'est là encore une faiblesse du petit oiseau lorsqu'il veut fixer le Divin Soleil et que les nuages l'empêchent de voir un seul rayon, malgré lui ses petits yeux se ferment, sa petite tête se cache sous sa petite aile et le pauvre petit être s'endort, croyant toujours fixer son Astre Chéri. A son réveil, il ne se désole pas, son petit cœur reste en paix, il recommence son office d'amour, il invoque les Anges et les Saints qui s'élèvent comme des Aigles vers le Foyer dévorant, objet de son envie et les Aigles prenant en pitié leur petit frère, le protègent, le défendent et mettent en fuite les vautours qui voudraient le dévorer. Les vautours, images des démons, le petit oiseau ne les craint pas, il n'est pas destiné à devenir leur proie, mais celle de l'Aigle qu'il contemple au centre du Soleil d'Amour.
O Verbe Divin, c'est toi l'Aigle adoré que j'aime et qui m'attires ! c'est toi qui t'élançant vers la terre d'exil as voulu souffrir et mourir afin d'attirer les âmes jusqu'au sein de l'Éternel Foyer de la Trinité Bienheureuse, c'est toi qui remontant vers l'inaccessible Lumière qui sera désormais ton séjour, c'est toi qui restes encore dans la vallée des larmes, caché sous l'apparence d'une blanche hostie... Aigle Éternel, tu veux me nourrir de ta divine substance, moi, pauvre petit être, qui rentrerais dans le néant si ton divin regard ne me donnait la vie à chaque instant... »
Je comprends
La journée du petit oiseau s'achève : il « sommeille » et « s'endort ». Quand il « se réveille », il comprend que le « Divin Soleil » ne s'était pas couché. Un « Soleil » veillait dans la nuit !
Il le fallait. Comment voir autrement ce que la nuit de « Lumière » révélait : l'« Aigle adoré » était le « Verbe Divin » ! Depuis le début de la fable, il avançait drapé dans une force animale. Désormais, le petit oiseau comprend la clé de sa croissance. La souffrance et la mort reluiront dans une vie d'autant plus eucharistique qu'elle se nourrira de cette « divine substance », plus qu'animale et végétative. Sans elle, le saut dans le « néant » ne sera jamais trop loin. Avec elle, sa vie se maintiendra au rythme de Sa Vie!
Je prie et j'agis
En cette journée mondiale de prière pour les malades, je confie des proches malades à Notre Dame de Lourdes et à sainte Thérèse : que le Soleil divin les réchauffe !