
De la verveine
Mise en contexte
Revenons une dernière fois sur les grands désirs exprimés par Thérèse dans son Manuscrit B.
Thérèse m'écrit
« Comment réaliser les désirs de ma pauvre petite âme ? »
Je comprends
Sainte Thérèse est prête à tout, certes, mais comment commencer ? Répondra-t-elle à la faim et à la soif de Dieu quand ses grands « désirs » n'ont pour germer que le terreau d'une « petite âme » ? Quelle sera cette fleur du désir à récolter pour notre bouquet ?
Dans l'album floral que sa sœur Pauline lui avait composé pour la préparer à sa première communion, c'était la verveine, et non la jonquille comme le prescrivait les manuels floraux à la mode, qui était la fleur du désir.
Faut-il y lire un souvenir du poème Néère du symboliste Leconte de Lisle : « Pour apaiser les Dieux et pour finir mes maux,\ (...) sur l'autel rougi du sang pur des agneaux\ Posez l'encens et les verveines. » ?
En tous les cas, cette fleur de verveine reste aussi petite que son âme, sans perdre pour autant de son parfum persistant qui dit si bien l'obstination de ses « désirs » !
Je prie et j'agis
De quoi aurais-je l'audace aujourd'hui ?