Comment je veux aimer

Cette poésie fut écrite à la fin de l’année 1896, à la demande de sœur Saint-Jean de la Croix, une religieuse soucieuse de faire en toute chose la volonté de Dieu, s’efforçant de l’accomplir fidèlement en toutes circonstances.

« Divin Jésus, écoute ma prière Par mon amour je veux te réjouir Tu le sais bien, à toi seul je veux plaire Daigne exaucer mon plus ardent désir. Du triste exil j'accepte les épreuves Pour te charmer et consoler ton cœur Mais en amour change toutes mes œuvres O mon Époux, mon Bien-Aimé Sauveur. C'est ton amour, Jésus, que je réclame C'est ton amour qui doit me transformer Mets en mon cœur ta consumante flamme Et je pourrai te bénir et t'aimer Oui je pourrai t'aimer comme l'on aime Et te bénir comme on le fait au Ciel Je t'aimerai de cet amour lui-même Dont tu m'aimas, Jésus Verbe Éternel.

Divin Sauveur, à la fin de ma vie Viens me chercher, sans l'ombre d'un retard Ah ! montre-moi ta tendresse infinie Et la douceur de ton divin regard Avec amour, oh ! que ta voix m'appelle En me disant : Viens, tout est pardonné Repose-toi, mon épouse fidèle Viens sur mon cœur, tu m'as beaucoup aimé. »

Thérèse écrit ce poème pour aider la sœur à comprendre que seul Jésus peut faire naître et grandir en elle le désir de L’aimer comme Lui-même l’aime. Même face aux échecs, aucun effort n’est jamais « gaspillé », car le Seigneur connaît le désir profond du cœur.

À travers ces lignes, Thérèse nous invite à une réflexion intérieure : où en est notre confiance en Dieu ? Est-elle enracinée uniquement en nous-mêmes, dans notre volonté de tout accomplir par nos propres forces ? Ou bien savons-nous nous tourner vers Jésus et tout apprendre de lui ?

Nous pouvons méditer le chapitre 13 de la 1ère lettre aux Corinthiens, dans lequel saint Paul définit l’Amour. Restons confiants devant Jésus, puis relisons la strophe de ce poème qui nous a le plus touché.