« cela m'est égal de vivre ou de mourir »

Thérèse s’interroge sur ce qui est le plus avantageux entre vivre et mourir. Elle reprend les états d’âme de saint Paul en prison, qu’il partage avec les Philippiens : « pour moi, vivre c’est le Christ, et mourir est un avantage ». L’apôtre se demande alors s’il vaut mieux qu’il rejoigne le Christ par la mort ou demeure à son service ici-bas (Ph 1,20-26). D’autres saints comme saint Martin de Tours ou sainte Thérèse d’Avila se poseront la même question.

« Après tout, cela m'est égal de vivre ou de mourir. Je ne vois pas bien ce que j'aurais de plus après la mort que je n'aie déjà en cette vie. Je verrai le bon Dieu, c'est vrai ! mais pour être avec lui, j'y suis déjà tout à fait sur la terre. »

Nous percevons combien l’épreuve intérieure de Thérèse est intermittente ou plutôt paradoxale : elle semble à certains moments au bord du désespoir et à d’autres, elle affirme qu’elle est déjà au Ciel puisqu’elle vit une profonde communion avec Dieu. En réalité, Thérèse est intensément unie à Jésus lors de sa Passion, entre gloire et souffrance, et intercède déjà pour ceux qui sont loin de Dieu.

Ai-je conscience que je peux déjà vivre quelque chose du Ciel sur la terre ? Je m’y exerce aujourd’hui par la foi.