Agir avec pureté de cœur

Cette lettre adressée à Léonie est datée du 11 avril 1896. La fête de Léonie étant le 19 avril, les services postaux avaient une semaine d’avance…

« Ta toute petite Sœur ne peut s'empêcher de venir aussi te dire combien elle t'aime et pense à toi, surtout en ce jour de ta fête. Je n'ai rien à t'offrir, pas même une image, mais je me trompe, je t'offrirai demain la divine Réalité, Jésus-Hostie, TON EPOUX et le mien... Chère petite Sœur, qu'il nous est doux de pouvoir toutes les cinq nommer Jésus « Notre Bien-Aimé » mais que sera-ce lorsque nous le verrons au Ciel et que partout, nous le suivrons, chantant le même cantique, qu'il n'est permis qu'aux vierges de redire !... »

Thérèse nous invite à un voyage intérieur, un pèlerinage spirituel qui nous mène vers un royaume où l’amour de Dieu est la seule réalité. Comme Dante l'a montré dans la Divine comédie, le chemin vers le Ciel est semé de défis, mais l’amour divin qui nous attend au terme de ce parcours est ce qui donne sens à notre existence. Thérèse, dans son humilité et sa foi profonde, nous propose la même certitude : tout ce que nous avons à offrir, c'est ce Christ vivant, celui que nous recevons dans l'Eucharistie, celui qui nous aime, et qui, au bout du chemin, nous prendra dans son amour éternel.

L'évocation des « vierges » chez Thérèse rappelle une intention de pureté de cœur dans chaque action. Tout au long de la journée, efforçons-nous de faire chaque acte avec une intention pure : dans notre travail, dans nos conversations et dans nos choix. Ce n’est pas un idéal d’innocence extérieure, mais une invitation à laisser l’amour de Dieu purifier nos pensées et nos actions.