
A Jeanne d’Arc
Mise en contexte
Le 30 mai, nous avons fêté sainte Jeanne d’Arc.
En mai 1897, très malade, Thérèse revisite sa fidèle amitié avec Jeanne d'Arc en relisant ses pièces de théâtre. Elle écrit spontanément ce poème sur le thème de la prison...
Thérèse m'écrit
« Quand le Dieu des armées te donnant la victoire Tu chassas l'étranger et fis sacrer le roi Jeanne, ton nom devint célèbre dans l'histoire Nos plus grands conquérants pâlirent devant toi.
Mais ce n'était encor qu'une gloire éphémère Il fallait à ton nom l'auréole des Saints Aussi le Bien-Aimé t'offrit sa coupe amère Et tu fus comme Lui rejetée des humains. Au fond d'un noir cachot, chargée de lourdes chaînes Le cruel étranger t'abreuva de douleurs Pas un de tes amis ne prit part à tes peines Pas un ne s'avança pour essuyer tes pleurs.
Jeanne tu m'apparais plus brillante et plus belle Qu'au sacre de ton roi, dans ta sombre prison. Ce céleste reflet de la gloire éternelle Qui donc te l'apporta ? Ce fut la trahison.
Ah ! si le Dieu d'amour en la vallée des larmes N'était venu chercher la trahison, la mort La souffrance pour nous aurait été sans charmes Maintenant nous l'aimons, elle est notre trésor. »
Je comprends
Thérèse est malade et traverse ce qu’elle appelle « l’épreuve de la foi ». Elle ne perd pas la foi, mais affirme ne plus rien ressentir ; elle a la certitude du ciel, pourtant celui-ci lui semble si lointain…
Depuis son enfance, Thérèse voue une grande admiration à Jeanne d’Arc, qu’elle cite fréquemment dans ses écrits. Elle souligne que ce n’est pas la victoire qui conduit Jeanne à la gloire de Dieu, mais bien l’acceptation de la souffrance et de la trahison, qui lui permet de s’identifier au Christ.
De même, Thérèse, dans sa maladie et son acceptation de la souffrance, s’identifie elle aussi à Jésus et s’offre pour le salut des âmes…
Je prie et j'agis
Prions avec Thérèse pour toutes les personnes malades, afin qu’elles puissent, elles aussi, s’approcher de Jésus et trouver en lui force et réconfort.