
La plus grande grâce
Mise en contexte
En s’adressant à sa Mère Prieure, Thérèse fait allusion à la confiance que celle-ci lui a faite en la chargeant d’accompagner les novices du Carmel de Lisieux, alors qu’elle était elle-même une jeune religieuse.
Thérèse m'écrit
« Mère bien-aimée, vous n’avez pas craint de me dire un jour que le Bon Dieu illuminait mon âme, qu’Il me donnait même l’expérience des années... O ma Mère ! je suis trop petite pour avoir de la vanité maintenant, je suis trop petite encore pour tourner de belles phrases afin de vous faire croire que j’ai beaucoup d’humilité, j’aime mieux convenir tout simplement que le Tout Puissant a fait de grandes choses en l’âme de l’enfant de sa divine Mère, et la plus grande c’est de lui avoir montré sa petitesse, son impuissance. »
Je comprends
Dans ce texte, Thérèse met en œuvre la logique spirituelle du Magnificat (cf. Lc 1, 46-55). À l’exemple de la Vierge Marie, toute décentrée d’elle-même et toute reconnaissante envers Dieu, elle chante à sa manière : « Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! » Dans la lumière de l’Esprit Saint, elle voit les « grandes choses » que Dieu a accomplies en elle, et elle exprime sa gratitude : son humilité la situe en vérité sous le regard de Dieu et sous le regard des autres. Elle peut alors se réjouir de connaître à fond son impuissance, c’est-à-dire son incapacité à acquérir par ses propres forces l’union avec Jésus qu’elle désire tant. En effet, en même temps qu’elle consent humblement, totalement, à son impuissance, elle met toute sa confiance en Dieu, elle croit que le Puissant agira en elle.
Je prie et j'agis
Je prie le Magnificat et je demande à la Vierge Marie de m’apprendre à rendre grâce pour tout ce que le Seigneur opère en moi, surtout à travers ma petitesse et mon impuissance.