
Jour nº9 - Samedi 24 décembre 2022
La Nativité
Signe de croix
Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Amen.
Préparation
À Noël, Dieu enfant ouvre les yeux pour la première fois. D’abordle visage de Maman, ses grands yeux souriant à Joseph. Autrefois, il y a fort longtemps, « le Seigneur a cherché un homme selon son cœur » (1S 13,14) ; le voici enfin, tout près de lui, attentif et aimant, un cœur noble et humble, ne faisant qu’un avec celui de Marie, tout offert au sien.
Trois cœurs unis dans la nuit, une mangeoire illuminée des babils enfantins, la crèche joyeuse de l’adoration des bergers, le ciel enflammé de cantiques angéliques : aujourd’hui, le paradis conquiert notre terre.
Entrer dans le silence, le temps nécessaire
Parole de Dieu
« Nous sommes des serviteurs inutiles; nous avons fait ce que nous devions faire. » (Lc 17,10)
Méditation
Attendre un enfant, c’est quelque chose, assurément. On le perçoit, on le devine, on le redoute peut-être, on l’imagine le plus souvent car, en vérité, on ne sait pas qui il est. Le petit ne s’y trompe pas et s’efforce de reconnaître les attentes parentales pour s’y conformer. Il grandit, façonné à cette image. Comment les parents feraient-ils autrement, ne connaissant pas celui qui vient ? Comment nous préparerions-nous autrement à Noël qu’en imaginant un petit Jésus à notre image, nous qui ne le connaissons pas ?
L’Avent de Marie et de Joseph fut différent. Chez eux, l’enfant à venir était attendu pour ce qu’il est. Non qu’ils aient joui de prescience, mais ils connaissaient le cœur de Dieu. Leur attente était attention à Dieu qui se révèle au jour le jour.
Dès lors, dire que saint Joseph protégea la Vierge enceinte est aussi affirmer qu’il est le mieux placé pour protéger nos âmes de toute projection et de tout désir de maîtrise sur Dieu : accueillons à cœur ouvert Celui qui nous restaure à son image et à sa ressemblance.
Neuf jours de préparation dans la prière, parce qu’il y a tant à contempler ! Tous les regards convergent, comme de juste, vers l’Enfant roi au milieu de sa cour terrestre. La mère de la Promesse, sur son sein le Fils du Père, tout autour nos cœurs ouverts. Dans l’ombre, Joseph, parce qu’il faut bien qu’il y ait un gardien.
Saint Joseph apparaît ainsi à la croisée de tous les chemins. Dans la crèche, il est à la fois l’image du Père, offrant la Vierge et l’enfant à notre adoration, et il nous représente, pauvres à qui Dieu propose d’accueillir Marie et Jésus. Joseph est le tout premier à recevoir la révélation du salut, le tout premier à désigner Jésus à ses frères.
En nous approchant de la mangeoire, regardons Joseph en premier. De lui, apprenons à donner et à recevoir, à se livrer à l’adoration comme Jésus à sa Passion. La prière vigilante de saint Joseph dévoile le cœur d’enfant criant parmi les oliviers : « Abba… Père, tout est possible pour toi! » (Mc 14,36)
Intention de prière
Saint Joseph, nous nous mettons à genoux auprès de vous, tout près de Marie, tout contre Jésus. Parmi les bergers et les passants étonnés, que nos chants d’action de grâce témoignent au monde entier qu’un avenir nous est donné, le Sauveur est né.
Prière
Je vous salue, Joseph, vous que la grâce divine a comblé. Le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux. Vous êtes béni entre tous les hommes, et Jésus, l’enfant divin de votre virginale épouse, est béni.
Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu, priez pour nous, dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu’à nos derniers jours, et daignez nous secourir à l’heure de notre mort.
Amen.
Consécration à saint Joseph
« Ô bienheureux Joseph que Dieu a choisi pour porter le nom et la charge d’un père à l’égard de Jésus, vous qu’il a donné comme époux très pur à Marie toujours vierge et comme chef à la Sainte Famille sur terre, vous que le vicaire du Christ a choisi comme patron et avocat de l’Église universelle, fondée par le Christ Seigneur lui-même, c’est avec la plus grande confiance possible que j’implore votre secours très puissant pour cette même Église qui lutte sur terre.
Protégez, je vous en supplie, d’une sollicitude particulière et de cet amour vraiment paternel dont vous brûlez, le Pontife romain, tous les évêques et prêtres unis au Saint-Siège de Pierre.
Soyez le défenseur de tous ceux qui peinent pour sauver les âmes au milieu des angoisses et adversités de cette vie.
Faites que tous les peuples se soumettent spontanément à l’Église qui est le moyen absolument nécessaire pour obtenir le salut.
Veuillez aussi accepter et agréer, très saint Joseph, la donation de moi-même que je vous fais pleinement et intégralement.
Je me voue entièrement à vous, afin que vous veuillez être toujours pour moi un père, un protecteur et un guide sur le chemin du salut. Obtenez-moi une grande pureté de cœur, un amour ardent de la vie intérieure. Faites que je suive aussi moi-même vos traces et que je dirige toutes mes actions à la plus grande gloire de Dieu, en les unissant aux affections du Divin Cœur de Jésus et du Cœur Immaculé de la Vierge-Mère.
Priez enfin pour moi, afin que je puisse participer à la paix et à la joie dont vous avez joui vous-même autrefois, en mourant si saintement.
Ainsi soit-il. »
Léon XIII (1810-1903)