
Première lecture
Voici venir des jours – oracle du Seigneur –, où je susciterai pour David un Germe juste : il régnera en vrai roi, il agira avec intelligence, il exercera dans le pays le droit et la justice. En ces jours-là, Juda sera sauvé, et Israël habitera en sécurité. Voici le nom qu’on lui donnera : « Le-Seigneur-est-notre-justice. »
C’est pourquoi, voici venir des jours – oracle du Seigneur – où, pour prêter serment, on ne dira plus : « Par le Seigneur vivant, qui a fait monter du pays d’Égypte les fils d’Israël », mais : « Par le Seigneur vivant, qui a fait monter du pays du nord les gens de la maison d’Israël, qui les a ramenés de tous les pays où il les avait chassés. » Car ils demeureront sur leur sol.
Psaume
En ces jours-là fleurira la justice, grande paix jusqu’à la fin des temps.
Dieu, donne au roi tes pouvoirs, à ce fils de roi ta justice. Qu’il gouverne ton peuple avec justice, qu’il fasse droit aux malheureux !
Il délivrera le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours. Il aura souci du faible et du pauvre, du pauvre dont il sauve la vie.
Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, lui seul fait des merveilles ! Béni soit à jamais son nom glorieux, toute la terre soit remplie de sa gloire ! Amen ! Amen !
Évangile
Alléluia, Alléluia. Viens, Chef de ton peuple Israël ! Toi qui as donné la Loi sur la montagne, délivre-nous par la vigueur de ton bras. Alléluia.
Voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec- nous ».
Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.
Méditer avec les carmes
Une ombre s’est glissée dans le bonheur de Joseph. Désormais Marie est perdue pour lui : il va se retrouver seul, et elle aussi sera seule pour toujours. Tout cela est si inattendu, si mystérieux et si incroyable que Joseph ne sait plus que faire ; mais c’est là que sa sainteté et sa sagesse spirituelle apparaissent en pleine lumière. C’est là qu’il réagit en homme juste, pleinement ajusté au vouloir de Dieu.
Dans l’incertitude, sa première réaction est de s’arrêter à la solution la plus respectueuse de la personne de Marie. C’est le réflexe d’un homme bon, au cœur grand. Il respecte trop Marie pour la vouer à la réprobation de tout le village, et il respecte trop la loi de Dieu pour fonder un foyer sur des bases aussi incertaines. Il va donc simplement, mais la mort dans l’âme, rendre à Marie sa liberté.
Cette grandeur d’âme de Joseph s’enracine en Dieu, et Dieu vient au devant de son serviteur : il lui révèle son dessein. Dès lors tout s’éclaire : Joseph comprend le silence de Marie, il saisit d’une seule intuition de foi ce que Dieu attend d’elle et ce que Dieu attend de lui. Dieu, de nouveau, les réunit pour les insérer tous deux au cœur de l’histoire du salut. Elle donnera au Messie sa chair et ses traits ; lui, fils de David et charpentier, sera là pour lui donner légalement un nom dans la lignée royale de David.
Respect maximum des personnes, accueil docile des initiatives de Dieu : telles ont été les réactions de Joseph devant le mystère de la maternité de Marie. Et c’est bien ainsi qu’il nous faut à notre tour approcher du mystère de l’action de Dieu en nous, chez les autres et dans le monde. C’est bien ainsi qu’il faut nous situer, dans la foi, face à la venue du fils de Dieu. La maternité de Marie a été depuis le début enveloppée de silence, comme toutes les grandes œuvres de Dieu, et ce silence qui voile l’incarnation de Jésus, personne jamais ne pourra le percer. Il nous faut, comme Joseph, y entrer par le oui de l’adoration.
La maternité de Marie n’a pas d’autre explication que l’amour de Dieu pour le monde et le choix infiniment libre qu’il a fait d’une femme pour l’associer intimement à son œuvre de recréation. Et puisque c’est Dieu lui-même qui a fait ce choix, puisque c’est lui qui a aimé, voulu et préparé Marie, ne craignons pas, spécialement à quelques jours de Noël, de l’accueillir chez nous, de lui faire une place dans notre souvenir, dans notre prière et dans notre cœur, oui dans notre cœur, car tout ce qui nous viendra par elle portera la marque de l’Esprit Saint.