
Jour nº8 - Vendredi 12 août 2022
« Voici ta mère »
Parole de Dieu
« Or, près de la Croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : "Femme, voici ton fils." Puis il dit au disciple : "Voici ta mère." Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui » (Jean 19, 25-27).
Récit
Les dix condamnés entrent nus dans le souterrain de la mort. Pendant la longue agonie, qui dure plus de deux semaines sans nourriture et sans eau, le franciscain soutient l’espérance de ses camarades. Il les entraîne vers la « porte du Ciel », attachés à la même chaîne d’amour du chapelet qui les relie à la Mater misericordiae. Les soldats, étonnés, les entendent chanter et prier chaque jour, comme en écho à la prière de Jésus à l’heure de la mort : « Père, entre tes mains je remets mon esprit »(Luc 23, 46).
Seul survivant avec trois autres, c’est en homme de prière qu’il va mourir, tendant son bras au bourreau pour une injection létale d’une dose de phénol. Bruno Borgowiec, polonais employé comme interprète au bunker, témoigne : « Quand j’ouvris la porte de fer, il avait cessé de vivre ; mais il me paraissait vivant. Le visage était radieux, d’une manière insolite, les yeux grands ouverts et fixés sur un point. Tout le visage était comme en extase. »
C’est ainsi que Marie accueillit son enfant le 14 août 1941, veille de son Assomption. Il avait souvent manifesté le désir de mourir un jour de fête mariale, sans laisser de trace, ses cendres emportées au vent. Il fut exaucé. Son corps, qu’on ne pouvait pas ensevelir, fut brûlé au four crématoire le 15 août. « Tout est accompli » (Jn 19, 30).
Le 14 mars 1995, François Gajowniczek mourait à l’âge de 94 ans. Il fut enterré au cimetière des frères mineurs conventuels, à la place de saint Maximilien Kolbe. C’était dans le cours naturel des choses divines.
Citation de M. Kolbe
« Ma chère maman. À la fin du mois de mai, j’ai été transféré au camp d’Auschwitz. En ce qui me concerne, tout va bien. Sois tranquille à mon sujet et pour ma santé, parce que le bon Dieu est partout et il pourvoit à tout avec amour »(carte postale datée du 15 juin 1941).
Méditation
Deux mois avant sa mort, le fils tient à rassurer sa mère :« Tout va bien. »Pourquoi s’inquiéter ? Dieu veille sur nous : « Il pourvoit à tout avec amour. »Dieu n’est pas indifférent à la souffrance humaine, fût-elle celle des camps de concentration, le père Kolbe le sait bien. Même là, dans ce bunker de la faim transformé en lieu de prière, il s’abandonne à Jésus par Marie. Il porte les tourments de l’agonie de ses compagnons, en qui il voit le Christ souffrant. Il peut regarder sa vie en face, en toute humilité et vérité : « J’ai mené le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi. Je n’ai plus qu’à recevoir la couronne de la justice »(2 Timothée 4, 7-8).
Pourquoi craindre « notre sœur la mort corporelle », disait François d’Assise, puisqu’elle est la porte de la Vie ? Comme tous les martyrs chrétiens, frère Maximilien a pris cette porte étroite en participant à la Passion du Christ, expérimentant ainsi la puissance de sa Résurrection.
Dans l’homélie de la canonisation du père Kolbe, le 10 octobre 1982, son compatriote Jean-Paul II évoque la grandeur de cet acte où il s’offre à la mort par amour, au nom de la dignité humaine, à la suite du Christ. « C’est précisément pour cela que la mort de Maximilien Kolbe est devenue un signe de victoire. Elle a été la victoire remportée sur tout le système de mépris et de haine envers l’homme et envers ce qui est divin dans l’homme, victoire semblable à celle qu’a remportée Notre Seigneur Jésus-Christ sur le calvaire. »
L’échec n’a plus le dernier mot depuis la mise au tombeau du Fils de Dieu.« Ô Mort, où est ta victoire ? » (1 Co 15, 55). Avec lui, qui perd gagne. Il a vaincu la mort par sa Résurrection, il nous accompagne dans tous nos passages. Nous prenons le parti de la vie en tenant le pari de la foi au Christ. Par lui, avec lui et en lui, il est toujours possible de tout donner, car il est venu apporter le pardon, la vie en abondance.
Prière
Dieu, qui as mis au cœur de saint Maximilien Kolbe un ardent amour pour la Vierge Immaculée et un dévouement qui l’a conduit à donner sa vie pour son prochain, accorde-nous, par son intercession, de nous dépenser pour ta gloire au service des hommes en imitant ton Fils jusqu’à la mort. Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. (Prière d’ouverture de la messe de saint Maximilien Kolbe.)
Je récite 10 Je vous salue Marie