Je m'abonne
Mercredi 26 février 2025

La première des sept douleurs de Marie : l’épée (Paul Claudel)

Nous venons de fêter, le 23 février 2025, le 70è anniversaire de la mort de Paul Claudel. Cet anniversaire nous donne l’occasion de revenir sur la très grande et tendre dévotion mariale de ce grand poète, dramaturge, essayiste et diplomate français, membre de l'Académie française, frère de la pianiste Louise Claudel et de la sculptrice Camille Claudel.

La conversion de Paul Claudel

Paul Claudel se convertit au catholicisme le jour de Noël 1886, à l’âge de 18 ans, en entendant le Magnificat, alors qu’il assistait sans grande conviction aux Vêpres à Notre-Dame de Paris. Il en témoigne notamment dans son livre L’épée et le miroir (1939) : « Les enfants de la maîtrise […] étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être le Magnificat. J’étais moi-même debout dans la foule, près du second pilier à l'entrée du chœur à droite du côté de la sacristie. Et c'est alors que se produisit l'événement qui domine toute ma vie. En un instant mon cœur fut touché et je crus. Je crus, d'une telle force d'adhésion […] que, depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d'une vie agitée, n'ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher ».

Paul Claudel témoigne que c’est grâce à Marie qu’il s’est converti : « C'est tout de même vous, Madame, qui avez eu l'initiative », lui écrit-il non sans humour dans l’un de ses textes.

Les écrits de Paul Claudel sur la Vierge Marie

Depuis cette conversion, la Vierge Marie a tenu une place centrale dans l’œuvre de Paul Claudel. En effet, en plus des nombreux poèmes, commentaires et pièces qu’il a composés en son honneur, Claudel a écrit deux ouvrages qui lui sont exclusivement consacrés : La Rose et le Rosaire, méditation sur l’action de Marie sur les hommes et l'amour dont elle doit faire l'objet, ainsi que L’épée et le miroir, qui traite des sept douleurs de la Vierge Marie.

Dans L’épée et le miroir, il nous offre notamment une longue méditation sur la première des sept douleurs : celle de l’épée. La prophétie de Siméon, lors de la présentation de Jésus au temple (Chandeleur), annonce en effet à Marie qu’un glaive transpercera son cœur. Paul Claudel médite sur cette épée de la Chandeleur.

L’épée de la Chandeleur

« L’Ange, il y a 10 mois, lui avait solennellement déclaré qu’elle était pleine de grâce. Non pas seulement pleine, mais débordante. Ainsi la mère qui vient de donner le jour à son enfant et à qui monte du fond de ses entrailles un flot de lait ; et Marie pour tous les siècles au milieu de ses enfants, source d’une sève qui ne tarit pas. Mais cette sève, c’est l’épée de Siméon au jour de la Chandeleur qui est allée lui ouvrir passage, pénétrant jusqu’au cœur même… »

Paul Claudel nous invite ainsi à contempler le mystère de la souffrance de Marie, dont le cœur a été transpercé comme celui de Son Fils Jésus, lors de la Passion. Que la Vierge Marie, qui a tant souffert, nous dispense, à nous qui sommes ses enfants, les grâces nécessaires pour consentir à nos propres souffrances et nous libérer des nœuds qui peuvent altérer nos vies.

Isabelle Rolland
La rédaction vous conseille
Précédent
Voir tout
Suivant
Je m'abonne
Copyright 2025 – Marie de Nazareth