
Première lecture
Le cinq du mois, la cinquième année de la déportation du roi Jékonias, la parole de Dieu fut adressée à Ézékiel, fils du prêtre Bouzi, dans le pays des Chaldéens, au bord du fleuve Kebar. La main du Seigneur se posa sur lui.
J’ai vu : un vent de tempête venant du nord, un gros nuage, un feu jaillissant et, autour, une clarté ; au milieu, comme un scintillement de vermeil du milieu du feu. Au milieu, la forme de quatre Vivants ; elle paraissait une forme humaine. Ils avaient chacun quatre faces et chacun quatre ailes.
J’entendis le bruit de leurs ailes, pareil, quand ils marchaient, au bruit des grandes eaux, pareil à la voix du Puissant, une rumeur comme celle d’une armée. Lorsqu’ils s’arrêtaient, ils laissaient retomber leurs ailes. On entendit un bruit venant de plus haut que le firmament qui était au-dessus de leurs têtes. Au-dessus de ce firmament, il y avait une forme de trône, qui ressemblait à du saphir ; et, sur ce trône, quelqu’un qui avait l’aspect d’un être humain, au-dessus, tout en haut.
Puis j’ai vu comme un scintillement de vermeil, comme l’aspect d’un feu qui l’enveloppait tout autour, à partir de ce qui semblait être ses reins et au-dessus. À partir de ce qui semblait être ses reins et au-dessous, j’ai vu comme l’aspect d’un feu et, autour, une clarté. Comme l’arc apparaît dans la nuée un jour de pluie, ainsi cette clarté à l’entour : c’était l’aspect, la forme de la gloire du Seigneur. À cette vue, je tombai face contre terre.
Psaume
Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire.
Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le dans les hauteurs. Vous, tous ses anges, louez-le, louez-le, tous les univers.
Les rois de la terre et tous les peuples, les princes et tous les juges de la terre ; tous les jeunes gens et jeunes filles, les vieillards comme les enfants.
Qu’ils louent le nom du Seigneur, le seul au-dessus de tout nom ; sur le ciel et sur la terre, sa splendeur : louange de tous ses fidèles.
Évangile
Alléluia. Alléluia. Par l’annonce de l’Évangile, Dieu vous appelle à partager la gloire de notre Seigneur Jésus Christ. Alléluia.
En ce temps-là, comme Jésus et les disciples étaient réunis en Galilée, il leur dit : « Le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, le troisième jour, il ressuscitera. » Et ils furent profondément attristés. Comme ils arrivaient à Capharnaüm, ceux qui perçoivent la redevance des deux drachmes pour le Temple vinrent trouver Pierre et lui dirent : « Votre maître paye bien les deux drachmes, n’est-ce pas ? » Il répondit : « Oui. » Quand Pierre entra dans la maison, Jésus prit la parole le premier : « Simon, quel est ton avis ? Les rois de la terre, de qui perçoivent-ils les taxes ou l’impôt ? De leurs fils, ou des autres personnes ? » Pierre lui répondit : « Des autres. » Et Jésus reprit : « Donc, les fils sont libres. Mais, pour ne pas scandaliser les gens, va donc jusqu’à la mer, jette l’hameçon, et saisis le premier poisson qui mordra ; ouvre-lui la bouche, et tu y trouveras une pièce de quatre drachmes. Prends-la, tu la donneras pour moi et pour toi. »
Méditer avec les carmes
Les fils du roi sont exempts de l’impôt et des taxes, parce qu’ils partagent la vie, les honneurs et les charges de leur père.
De même Jésus, Fils de Dieu, n’est pas astreint à l’impôt sur le Temple, parce que le Temple est à lui comme il est à son Père. Tout ce qui est au Père est à Lui ; toute gloire rendue au Père célèbre sa gloire à Lui, tout don fait à Dieu honore et rejoint le Fils de Dieu.
Si les collecteurs de la double drachme pour l’entretien du Temple avaient pu comprendre cela, ils n’auraient pas réclamé au Fils l’impôt acquitté par les étrangers. Mais ils ne parviennent pas à pénétrer à cette profondeur dans le mystère de la personne du Christ. C’est pourquoi Jésus payait régulièrement la didrachme et l’a donnée une fois de plus ce jour-là
Mais Jésus saisit l’occasion pour révéler à Pierre des aspects cachés de sa délicatesse et de sa grandeur d’âme. On lui réclame une malheureuse pièce, alors qu’il vient d’annoncer pour la deuxième fois sa passion, c’est-à-dire tout ce qu’il va donner pour le salut des hommes. Mais Jésus donne la pièce de l’impôt aussi simplement qu’il donnera sa vie, parce que ceux qui le poursuivent ne savent pas son mystère et qu’il ne veut pas les scandaliser. Bien plus : on lui réclame de participer à l’entretien du Temple, mais il va être livré à la mort, lui qui est le Temple vivant Dieu sur la terre. Vraiment les hommes ne savent pas ce qu’ils font !
Toute la réponse de Jésus va se traduire dans un acte symbolique : des hommes veulent le mettre en difficulté, c’est la création qui lui viendra en aide ! On réclame une pièce à Jésus, c’est un poisson qui va la fournir ! En fait Jésus confie à Pierre, son ami, le soin de payer pour lui. Pierre, pour un instant, reprend du service et jette l’hameçon dans la mer : le premier poisson suffira, pour Jésus et pour lui, pour Jésus qui est libre et Pierre qui est astreint. Là est la délicatesse de Jésus, celle-là même qu’il révèle chaque jour
Nous travaillons pour lui, mais lui paie toute notre dette. Quand nous jetons la ligne sur son ordre et que nous ramenons une joie à la prière, un mot de douceur, un réflexe de paix, nous disons, tout heureux : « C’est pour toi, Seigneur ! » Mais Jésus nous dit chaque fois : " Pour moi et pour toi ! »
Notre pêche pour Lui nous enrichit toujours, notre obéissance nous libère ; tout moment de confiance nous vaut un signe de son amitié.
L’amour du Sauveur veut tout partager : Chaque pièce dans nos mains est une pièce pour deux.