Joseph participe à la foi de Marie et la soutient (Jean Paul II)

Joseph, par son obéissance fidèle à la Parole de Dieu, partage intimement la foi de Marie et devient ainsi le premier dépositaire du mystère divin de l’Incarnation, soutenant avec elle le dessein salvifique de Dieu. En unissant sa volonté à celle de la Mère du Rédempteur, il incarne l’« obéissance de la foi » qui ouvre le chemin de la révélation et de l’adoption filiale en Jésus-Christ.


Joseph est uni à la foi de Marie

Si Élisabeth a dit de la Mère du Rédempteur : « Bienheureuse celle qui a cru » Lc 1, 45) on peut en un sens attribuer aussi cette béatitude à Joseph, car il a répondu affirmativement à la Parole de Dieu quand elle lui a été transmise en ce moment décisif. Joseph, il est vrai, n’a pas répondu à l’« annonce » de l’Ange comme Marie, mais il « fit ce que l’Ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse ». Ce qu’il fit est pure « obéissance de la foi » (cf. Rm 1. 5 ; 16, 26 ; 2 Co 10, 5-6).

On peut dire que ce que fit Joseph l’unit d’une manière toute spéciale à la foi de Marie : il accepta comme une vérité venant de Dieu ce qu’elle avait déjà accepté lors de l’Annonciation.

Le Concile dit :

« A Dieu qui révèle est due l’obéissance de la foi par laquelle l’homme s’en remet tout entier et librement à Dieu dans un complet hommage d’intelligence et de volonté à Dieu qui révèle » et dans un assentiment volontaire à la révélation qu’il fait. » (Vatican II, Dei verbum, 5)

Cette phrase, qui touche à l’essence même de la foi, s’applique parfaitement à Joseph de Nazareth.

Il devint donc d’une façon singulière le dépositaire du mystère « tenu caché depuis les siècles en Dieu » (cf. Ep 3, 9,) de même que Marie le devint, en ce moment décisif appelé par l’Apôtre « la plénitude du temps », lorsque « Dieu envoya son Fils, né d’une femme », afin de « racheter les sujets de la Loi », pour « leur conférer l’adoption filiale » (cf. Ga 4. 4-5).

« Il a plu à Dieu - dit le Concile - dans sa sagesse et sa bonté de se révéler en personne et de faire connaître le mystère de sa volonté (cf. Ep. 1, 9) grâce auquel les hommes, par le Christ, le Verbe fait chair, accèdent dans l’Esprit-Saint auprès du Père et sont rendus participants de la nature divine (cf. Ep 2,18 ; 2 P. 1, 4). » (Vatican II, Dei verbum, 2)

Et ainsi, Joseph soutient la foi de Marie

Joseph est, avec Marie, le premier dépositaire de ce mystère divin. En même temps que Marie - et aussi en rapport avec Marie - il participe à la phase culminante de cette révélation que Dieu fait de lui-même dans le Christ, et il y participe dès le premier commencement.

En ayant devant les yeux le texte des deux évangélistes Matthieu et Luc, on peut dire également que Joseph est le premier à participer à la foi de la Mère de Dieu, et qu’ainsi il soutient son épouse dans la foi à l’Annonciation divine.

Il est aussi celui qui est placé le premier par Dieu sur le chemin du « pèlerinage de foi » sur lequel Marie - surtout à partir du Calvaire et de la Pentecôte - sera la première d’une manière parfaite.


JeanPaul II


Extraits de : JeanPaul II, Lettre apostolique Redemptoris Custos § 4-5

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