Marie et le plan de Dieu (Soloviev XX° siècle)
Dans le mystère de la création, la Vierge Marie se révèle comme la pure et immaculée fille d’Adam, reflet de la Sagesse divine qui contemple avec joie l’unité du Christ et de l’Église, fondement d’une humanité appelée à vivre dans l’amour et la vérité. Cette vision profonde éclaire la place unique de Marie dans le dessein divin, source d’espérance et de lumière pour tous les croyants.
« C'est en contemplant dans sa pensée éternelle la Vierge, le Christ et l'Église, que Dieu a donné son approbation absolue à la création entière en la proclamant [en hébreu] tob meod, [en latin] valde bona [= c'était très bon] Gn 1, 31).
C'était là le propre sujet de la grande joie qu'éprouvait la Sagesse divine à l'idée des fils de l'Homme ;
elle y voyait l'unique fille d'Adam pure et immaculée ;
elle y voyait le Fils de l'Homme par excellence, le seul juste ;
elle y voyait enfin la multitude humaine unifiée sous la forme d'une société unique basée sur l'amour et la vérité.
La Sagesse divine contemplait sous cette forme son incarnation future et, dans les enfants d'Adam, ses propres enfants ; et elle se réjouissait en voyant qu'ils justifiaient le plan de la création qu'elle offrait à Dieu (cf. Mt 11, 19). »
Vladimir SOLOVIEV, La Russie et l'Église universelle, Ed. Albert Savine, Paris, 1889, LXVII, p. 260-261